L'Algérie compte mettre en place un plan d'action pour la lutte antiacridienne

L'Algérie compte mettre en place un plan d'action pour faire face à une éventuelle invasion d'essaims de criquets en provenance de Mauritanie où une activité acridienne est signalée, a indiqué dimanche à Alger un responsable de l'Institut national de protection des végétaux (INPV)."En Mauritanie, des informations font état d'activité acridienne moyenne qui peut engendrer des essaims de criquets au début du printemps 2014 et l'Algérie compte prendre en charge le problème par la mise en place d'un plan d'action", a déclaré Hamid Bensaad, chargé d'information de la coordination acridienne à l'INPV.
"Actuellement, la situation en Algérie est calme et aucune signalisation n'a été enregistrée par les équipes qui opèrent au Sud", a-t-il ajouté en marge de la 12ème réunion des chargés de liaison du programme EMPRES (Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et maladies transfrontières des animaux et des plantes) qui se tient jusqu'au 4 décembre à Alger.
Selon ce responsable, le plan d'action va se traduire sur le terrain par un dispositif au sud du pays (Béchar, Tindouf, Naâma, Adrar) pour faire face à d'éventuelles infiltrations de criquet pèlerin.
Evoquant les moyens dont dispose l'Algérie, M. Bensaad a fait état de 3 millions de litres d'insecticides en plus des équipes terrestres de prospection et de lutte ainsi que des hélicoptères du ministère de la Défense nationale.
Il a rappelé que "l'Algérie a vécu une petite résurgence acridienne à Bechar, Naâma et Adrar de mars à juin 2013" générée par des infiltrations en provenance du Sahara occidental, soulignant que la campagne de lutte s'est soldée par le traitement de 20.000 hectares.
Sur le plan régional, le secrétaire exécutif de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale d'Afrique, Mohamed Lemine Hamouny, a estimé que 28,8 millions de dollars sont nécessaires pour mener à bien le plan de lutte préventive et qu'il reste encore 7,8 millions de dollars à récolter pour boucler le budget 2013/2017.
"Cet aspect financier est l'un des points inscrits à l'ordre du jour de la réunion", a-t-il indiqué, ajoutant que les Etats-Unis et la France ont déjà financé une partie du plan de lutte lors des années précédentes.
De son côté, Annie Monard, chargée de la protection des plantes et de la lutte contre les ravageurs transfrontaliers à la FAO, a indiqué que l'alerte précoce et l'intervention rapide sont les principaux moyens sur lesquels compte cet organisme pour la réussite des campagnes de lutte antiacridienne tout en appelant à renforcer la coopération régionale.
La réunion des chargés de liaison des membres de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO) a regroupé les représentants de 10 pays (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Tunisie).
Ils se sont penchés sur la préparation d'un plan d'action de lutte antiacridienne en présence des fonctionnaires de la FAO ainsi que des représentants du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement en France.
Cette rencontre sera suivie par la 9ème réunion du Comité de Pilotage du programme EMPRES-RO qui se tiendra le 6 décembre 2013 à Alger pour valider le plan d'opération et le budget 2014.