L'Algérie avant tout

Les récents incendies et événements tragiques, qui ont bouleversé l'Algérie, auront généré des acquis et des points positifs sur le plan de la prise de conscience nationale, au sujet des risques et des menaces réels qui pèsent sur notre pays. Autant la classe politique, que les intellectuels de tous bords, et de toutes obédiences, abondent dans un seul sens, à savoir que l'unité nationale est une ligne rouge à ne pas franchir, sous aucun prétexte. Après les différents partis politiques, qui ont appelé à en découdre avec les exactions et les dérives séparatistes, place aux citoyens anonymes de lancer des appels à préserver le pays, son unité et sa souveraineté. L'heure n'est plus aux tergiversations et querelles de chapelles, mais plutôt à préserver le destin de toute une nation. Cela tout le monde semble l'avoir assimilé. Alors que les deux ex-partis de l'alliance présidentielle, FLN et RND, ont appelé à resserrer les rangs du front interne, et oeuvrer à préserver l'unité nationale, d'autres leaders de partis comme Bengrina, Saïd Sadi ou encore Boukrouh, ont abondé dans ce même sens, non sans avoir apporté leurs nuances et retouches au débat actuel. Le parti d'Ait Ahmed s'est dit à l'opposé des thèses antinationales prônant la discorde entre les enfants d'un même et seul pays. Il mettra en garde contre les tenants du pourrissement, qui entendent attenter à l'unité sacrée des Algériens. Sur les réseaux sociaux, les Algériens ne tarissent pas de commentaires et de contributions enrichissant le débat général, qui semble s'esquisser en dehors des sphères officielles. Dans ce cadre, l'autre acquis aura été également, ce consensus général auquel ont abouti les internautes sur les réseaux sociaux, à savoir le rejet catégorique de tout discours raciste, haineux ou séparatiste. Il faut dire que les événements de ce mémorable début du mois d'août de Kabylie aura été une halte décisive dans l'histoire de l'Algérie contemporaine. Une prise de conscience qui s'est accompagnée d'un sursaut, jusque-là, insoupçonné et surtout inespéré dans le pays tout entier. Paradoxalement, les incendies survenus en Kabylie, mais surtout le meurtre abject de Djamel Bensmaïl auront contribué à faire voler en éclats cette chape de plomb psychologique, qui pesait sur les populations locales et les citoyens ordinaires. Les Algériens par leur esprit de solidarité spontané ont ébloui le monde entier, mais surtout ont pulvérisé ces vieilles rancoeurs et théories racistes, sciemment entretenues par des milieux séparatistes identifiés. L'entraide et la solidarité des Algériens, sans distinction aucune, sont une réalité constante en Algérie. À première vue, il semblerait qu'il n'y ait rien de spécial dans ce qui a été accompli par les Algériens entre eux, à la suite de ces événements qui ont ravagé le pays. Seulement avec du recul, les premières lectures de ces élans de solidarité populaire envers les habitants de ces régions lourdement endeuillées, démontrent si besoin est, que la crise a été, bel et bien, désamorcée. Les interventions télévisées, les révélations d'artistes comme Amirouche, des écrivains comme Amar Ingrachen, Boukrouh, et d'autres personnages publics sur les réseaux sociaux ont brisé ce mur du silence et ces tabous imposés aux populations. Les récits font état d'un cauchemar vécu par les populations prises en otage en Kabylie. Néanmoins, ces vidéos de personnes ressourcées en Kabylie, largement diffusées sur les réseaux sociaux, s'exprimant en public devant des foules nombreuses, appelant à l'unité et à l'entraide entre Algériens annoncent des jours meilleurs et nouveaux pour tous. L'épée de Damoclès du MAK n'a plus l'effet escompté. La magie s'est retournée contre le magicien. Le fait qu'au cours des dernières décennies, des groupuscules autoproclamés, MAK, avaient pris possession des lieux, usant de terreur, de chantage, de menaces de mort, de kidnapping et autres, pour asseoir leur autorité et pratiquer un pouvoir illusoire dans cette chère patrie de l'Algérie est un secret de Polichinelle. Régnant par la peur et la menace pratiquées sur les populations paisibles, ces groupuscules ont tenté, en vain, d'isoler cette région du reste du pays, sans pour autant apporter une alternative sérieuse.