Algérie

L'Algérie aux avant-postes



Le statut de «Pays net exportateur de la paix» que revendique l'Algérie n'est pas usurpé. Il est inscrit sur le fronton de sa diplomatie. Elle vient de le prouver une nouvelle fois. L'Algérie «continuera à oeuvrer, à travers tous les mécanismes possibles, en vue de l'élimination totale des armes de destruction massive», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum qui participait à une réunion consacrée au 25ème anniversaire du traité de «Pelindaba», tenue lundi en visioconférence.Le traité de Pelindaba est un traité qui a été ouvert à la signature au Caire le 11 avril 1996 sous l'égide de l'Organisation de l'Unité africaine rebaptisée, Union africaine le 9 juillet 2002, avec l'objectif de créer une zone exempte d'armes nucléaires (Zeana) en Afrique. Il est entré en vigueur le 15 juillet 2009. Le chef de la diplomatie algérienne a appelé à l'étendre à d'autres régions du monde, au Moyen-Orient particulièrement où les armes continuent de faire des ravages. «Le traité de Pelindaba a été signé par la majorité des pays africains, ce qui démontre leur engagement dans cet effort international engagé contre l'armement nucléaire», a indiqué Sabri Boukadoum qui a souligné que «l'Algérie a été parmi les premiers pays à signer ce traité et a contribué à la mise en place de la Commission africaine de l'énergie atomique». Ratifié par 51 Etats le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires est entré en vigueur en janvier 2021. Il s'agit d'un instrument susceptible d'apporter des réponses appropriées aux effets de l'usage des armes nucléaires. Il constitue également une étape majeure dans la mise en place de zones exemptes d'armes nucléaires, a relevé le patron de la diplomatie algérienne qui a mis en exergue la nécessité de «déployer des efforts afin de stopper les essais nucléaires, comme une première étape vers la non-prolifération des armes nucléaires», de manière générale. À ce propos, l'Algérie en connaît un rayon. L'Algérie a «grandement souffert des essais nucléaires menés sur son territoire par le pouvoir colonial» a rappelé le successeur de Ramtane Lamamra. Des plaies encore non cicatrisées. Des «milliers d'Algériens» en gardent des séquelles en plus de leurs effets sur l'environnement. De ces conflits, de ces guerres qui ont fait des millions de victimes. De l'utilisation du gaz moutarde au napalm puis à l'arme nucléaire, l'homme a franchi des étapes qui lui ont permis d'affûter sa technique de destruction massive des populations. L'Algérie en a payé le prix fort. À travers une colonisation sauvage qui a duré plus de 130 années et qui ne s'est achevée qu'après une Guerre de Libération nationale qui lui a coûté 1.500.000 de ses filles et de ses fils. Dès son accession à l'indépendance, en 1962, elle a adhéré à l'Organisation des Nations unies et fait de la ratification du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires une des actions majeures de sa diplomatie. Depuis qu'elle en fait partie, en janvier 1995, elle n'a eu de cesse de militer en faveur du désarmement et de la non-prolifération de l'arme nucléaire. Une position qui se justifie aujourd'hui avec son statut reconnu de «pays exportateur net de paix». L'Algérie ne désarme pas et fait entendre plus que jamais sa voix pour le renoncement à l'utilisation du nucléaire à des fins militaires.
«Nous sommes fermement convaincus que le plus grand danger sur l'humanité et sur la survie de toutes les civilisations persistera tant qu'il n'y a pas d'élimination totale des armes nucléaires. La levée de la légitimité des armes nucléaires est donc un pas nécessaire pour mettre le monde à l'abri de ses dangers» avait déclaré le 4 octobre 2020 le chef de la diplomatie algérienne lors de la réunion de haut niveau de l'AG de l'ONU à l'occasion de la célébration de la Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires. Sabri Boukadoum avait affiché la détermination de l'Algérie à ratifier le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires
«dans les plus brefs délais». Une résolution qui demeure intacte.


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