Les grands
fabricants de logiciels propriétaires accordent une mauvaise place à l'Algérie
en matière de développement des TIC. Dans l'édition 2011 de l'étude de Business
Software Alliance (BSA), intitulée «Investir dans le futur», l'Algérie arrive à
la 65e place sur un panel de 66 pays évalués selon leurs capacités à présenter
les conditions nécessaires pour l'établissement d'une forte industrie des
nouvelles technologies. Elle perd une place par rapport à 2009.
Pour la deuxième
année consécutive, l'organisation Business Software Alliance (BSA) qui regroupe
les plus grands éditeurs de logiciels, comme Microsoft, Adobe, Symantec, Apple,
Cisco, IBM et HP, dresse un «Indice de compétitivité de l'industrie IT». Lancée
en 2009, l'étude a pour but de comparer les capacités de différents pays à
offrir les conditions nécessaires pour soutenir une forte industrie des TIC. Se
basant sur un ensemble de caractéristiques, le classement donne une vue
générale de l'état du secteur des TIC dans chaque pays étudié. Sur les 66 pays,
les grandes puissances technologiques ne récoltant pas les meilleurs résultats.
Ainsi, un pays comme le Japon arrive loin derrière la Finlande, Singapour, ou
encore la Suède qui arrivent respectivement à la 2e, 3e, et 4e places.
Avec une mention
spéciale pour Singapour qui gagne 6 places par rapport à 2009. Les Etats-Unis
maintiennent leur leadership avec un score de 80,5/100.
Parmi les 66 pays,
figurent également l'Algérie (65e), l'Egypte (54e), l'Arabie Saoudite (48e), la
Turquie (41e), le Nigeria (62e) et l'Iran qui clôt le bas du classement dans
les éditions 2009 et 2011 de l'étude de BSA.
L'Algérie perd une
place en 2011 par rapport à 2009. Elle prend celle du Nigeria qui améliore son
score en se classant 62e en 2011 contre 65e en 2009.
Dans la région
Afrique et Moyen-Orient, l'Algérie et l'Iran sont également en bas du tableau
dominé par Israël (10e au classement général), puis arrivent respectivement la
Turquie (41e), l'Afrique du Sud (47e), l'Arabie Saoudite (48e), l'Egypte (54e)
et le Nigeria (62e).
Investir dans le
capital humain
Sur une grille
totale de 100 points, l'Algérie réalise un «Indice de compétitivité de
l'industrie IT» de 19,5 (contre 18,8 pour l'Iran) qui représente la moyenne
générale de l'ensemble des éléments pris en compte dans cette étude. Dans le
chapitre «Environnement des Affaires», dont la note compte pour 10% dans
l'ensemble, l'Algérie 49,0 points contre 32,9 pour l'Iran. A noter que dans
l'environnement des affaires sont pris en compte la «politique du gouvernement envers
les capitaux étrangers», la «réceptivité culturelle à l'influence étrangère»,
les «risques d'expropriation», la «protection des investissements», le «degré
de protection des droits de propriété privée», le «niveau de régulation», en
particulier les procédures d'octroi de licences au secteur privé, et la liberté
d'entreprendre.
Dans le chapitre
«Infrastructures IT», qui compte pour 20% dans l'ensemble, l'Algérie réalise
8,6 points (sur 100), contre 12,4 pour l'Iran. Dans cette catégorie, sont
considérés : les dépenses en matériels informatiques et logiciels, le taux de
pénétration (par 100 habitants) des ordinateurs, de l'Internet, et de la
téléphonie mobile, et de la sécurité d'accès au Net.
Dans le chapitre
«Capital Humain»,20% dans l'évaluation de l'Indice, l'Algérie réalise 20,2
points (sur 100), contre 23,0 pour l'Iran. Cette catégorie comprend : le nombre
d'inscrits dans l'enseignement supérieur, les inscriptions dans les spécialités
scientifiques, l'emploi dans le secteur des TIC, et la capacité du système
d'éducation à former des technologues avec des compétences en gestion de
projet, de solutions clients et en développement Web.
C'est dans la
partie «Recherche et Développement», qui compte pour 25% au total, que
l'Algérie réalise son plus mauvais score avec 0,2 (contre 7,6 pour l'Iran).
Dans cette catégorie sont comptabilisés les investissements publics et privés
en R&D, le nombre de brevets IT, et les redevances en provenance des
licences IT.
Défaut de
cohérence de la stratégie IT
L'Algérie améliore
son score en ce qui concerne «L'environnement légal», qui compte pour 10%, en
réalisant 35, contre 34 pour l'Iran. Cette partie comprend la protection de la
propriété intellectuelle, la signature électronique, le renforcement des droits
IP, le niveau de la confidentialité des données et des lois anti-spam, ainsi
que la lutte contre la cybercriminalité.
Enfin, dans la
sixième est dernière catégorie, le «Soutien au développement des IT»,15% de la
note totale, le score de l'Algérie est de 34,9 contre 20,9 pour l'Iran. Dans ce
chapitre sont pris en compte: l'accès financement bancaire pour des projets IT,
l'existence d'une stratégie gouvernementale cohérente pour atteindre les
objectifs d'e-gouvernement, le niveau des dépenses du gouvernement dans les TIC,
et une politique publique équilibrée de choix technologiques.
Globalement,
l'étude montre qu'«Investir dans le futur» ce n'est pas se contenter d'étaler
des chiffres et injecter des montants faramineux pour l'achat d'équipements
sans vision d'ensemble ni respect des objectifs déclarés. Il en ressort aussi
que le développement des TIC c'est également assurer à l'ensemble des acteurs
une liberté d'action et un accès équitable et transparent aux ressources
financières notamment.
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Posté Le : 11/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Zahar
Source : www.lequotidien-oran.com