Algérie

L'Algérie attaquée à Gao : Notre consul et 6 diplomates enlevés au nord-Mali



L'Algérie attaquée à Gao : Notre consul et 6 diplomates enlevés au nord-Mali
Le consul d’Algérie, Boualem Sias, et six diplomates algériens ont été kidnappés hier lors d’une attaque du consulat à Gao, dans le nord-est du Mali. D’après des témoins, l’assaut aurait été mené par des islamistes armés qui ont brûlé le drapeau algérien et hissé le leur. Hier soir, l’enlèvement n’était pas encore revendiqué. Alors que pour des sources maliennes, il serait signé Ançar Eddine, les combattants du MNLA accusent AQMI et l’AFP souligne que le contrôle de la ville est revendiqué par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Considéré comme une dissidence d’AQMI, le Mujao a revendiqué l’attentat de Tamanrasset en mars dernier et l’enlèvement des humanitaires occidentaux à Rabouni en octobre 2011. Mourad Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères, a précisé dans la journée d’hier que les diplomates étaient «actuellement sous la responsabilité de parties que nous ne connaissons pas». «Ils ont été conduits vers une destination inconnue. Une cellule de crise a été mise en place pour suivre l’évolution de cette affaire et afin que tout soit mis en œuvre pour le retour sain et sauf de nos nationaux. Le gouvernement algérien est totalement mobilisé pour assurer dans les plus brefs délais leur libération», a-t-il ajouté en condamnant «cet acte avec fermeté». Déclaration de guerre Tarik Mira, membre de la commission des Affaires étrangères au Parlement algérien, qui parle de «déclaration de guerre à l’Etat algérien», estime que les groupes armés «anticipent éventuellement un rôle d’intermédiation de l’Etat algérien au Mali. Les Occidentaux, pour des raisons évidentes, ne voudront pas s’impliquer militairement. Ils pousseront l’Algérie, qui a la plus grande frontière terrestre avec le Mali et une expérience éprouvée en matière antiterroriste, à s’impliquer dans la gestion de la crise malienne.» Pour rappel, cette semaine, deux hauts responsables américains, le haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), Carter Ham, et le sous-secrétaire d’Etat adjoint chargé de l’Afrique, Johnnie Carson, ont fait un déplacement hors agenda à Alger pour rencontrer Abdelkader Messahel, le ministre algérien délégué aux Affaires africaines et maghrébines, et parler de la situation de crise au Sahel. Une visite qui confirme le rôle de médiateur que Washington veut donner à Alger, seul pays de la région à avoir une armée organisée et formée et une expérience dans la lutte antiterroriste. «Les islamistes armés lancent un message clair pour que l’Etat algérien ne se mêle par de leur entreprise d’affaiblissement du pouvoir central de Bamako, poursuit Tarik Mira. Car c’est tout bénéfice pour eux si le Mali reste dans cette situation.» D’après notre reporter à Bamako, citant des sources algériennes, «une telle attaque était prévisible. D’autant que le consul avait reçu des menaces et des informations selon lesquelles une attaque était prévue. Mais il est très difficile d’évacuer Gao, car l’armée ne contrôle plus la situation et il est quasiment impossible d’entrer ou de sortir de la ville sans tomber dans une embuscade». Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui a décidé unilatéralement de proclamer la fin des opérations militaires à compter de jeudi minuit, a condamné cet enlèvement de diplomates algériens à Gao «et tous les actes de vandalisme et d’agression contre les populations civiles dans les villes libérées». «Le Mouvement national de libération de l’Azawad se désolidarise de toutes les organisations mafieuses s’étant introduite ces jours-ci dans l’Azawad, contribuant à instaurer un climat de chaos et de désordre, après la libération du territoire», ajoute Bakaye Ag Hamed Ahmed, chargé de la communication. Le dernier enlèvement de diplomates algériens remonte à juillet 2005 : Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi avaient été enlevés le 21 juillet 2005 en Irak puis assassinés le 28 juillet. Le groupe armé Al Qaîda de l’organisation du djihad au pays des deux fleuves, dirigé par le Jordanien Abu Musab Al Zarqawi, avait revendiqué l’enlèvement et l’assassinat des deux diplomates qu’il considérait comme «deux émissaires de l’Etat algérien qui n’applique pas la charia et s’est allié aux juifs et aux chrétiens».


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