Le gouvernement algérien ne manque pas à sa parole. Dès l'an prochain, les retraités vont recevoir un peu plus d'argent qu'auparavant.
Cette disposition devrait permettre de soulager le quotidien d'un grand nombres de retraités, fait de combats et de fins de mois difficiles. Directrice d’école préscolaire à la retraite, Salima Djezarli, bénéficiaire d'une pension mensuelle de 13 000 Dinars (132 euros), dit s’étonner elle-même de pouvoir subvenir à ses besoins.
Elle a suivi avec intérêt le déroulement de la réunion tripartite de septembre entre syndicats, patronat et gouvernement avant de déchanter, comme de nombreux retraités
Les participants ont en effet réussi à sécuriser une augmentation du salaire minimum en Algérie, mais n'ont pas réussi à obtenir une décision sur le dossier des retraites.
Pour remédier à cette situation, le 18 décembre, lors du conseil des ministres, le gouvernement a approuvé une augmentation de 30 % des pensions égalant 15 000 DA, une augmentation de 28 % des pensions supérieures à 15 000 DA et inférieures à 30 000 DA et enfin une augmentation de 20% des pensions d'un montant supérieur.
Peut-être que cette nouvelle mesure améliora le quotidien de Salima Djezarli.
Tous les débuts de mois, Salima se dirige comme des millions de retraités à la poste de son quartier pour récupérer sa maigre pension.
"Dès que la pension est virée sur mon compte, je consacre au moins la matinée à aller la retirer. A la poste, il y a un monde fou. Tous les retraités ne peuvent s’offrir le luxe de ne pas retirer tout de suite leurs pensions", raconte Djezarli, 65 ans. "On attend des heures dans une salle exiguë. Lorsque ce n’est pas le système qui est en panne, c’est le courant électrique qui est coupé."
"Mais a-t-on le choix ? Si je ne retire pas ma pension, je risque de n’avoir même pas de quoi reprendre le bus pour rentrer chez moi", confie-t-elle, le sourire gêné.
Djezarli a d’abord été enseignante dans le primaire avant de terminer sa carrière en tant que directrice d’une structure préscolaire.
"J’étais loin de penser que ma retraite serait aussi modique. J’ai cotisé pendant plus de quarante années mais le niveau des salaires était trop bas à l’époque et je me retrouve avec une pension qui n’atteint même pas le salaire minimum garanti", explique-t-elle.
Presque la moitié de ses revenus mensuels servent à payer son loyer, ses charges et ses dépenses médicales. Une fois déduites toute ces dépenses inévitables, " je dois faire beaucoup de gymnastique pour arriver en fin de mois sans avoir à emprunter", explique-t-elle avec un sourire espiègle.
"Je pensais qu’après tant d’années de cotisations, je pourrais profiter sereinement de ma retraite. Je pensais pouvoir faire un voyage de temps en temps, pouvoir faire des cures de thalassothérapie, gâter mes petits enfants mais je suis aujourd’hui réduite à faire des calculs d’épiciers pour ne demander aucune aide extérieure", dit-elle.
Pour y arriver, elle songe à trouver un emploi à mi-temps dans le domaine de l’enseignement.
Mais les conditions matérielles ne sont pas le seul souci de Salima Djezarli. Elle déplore l’absence de toute activité destinée aux retraités.
"En Algérie, les retraités n’ont aucune possibilité de s’adonner à des activités ludiques. Pas d’activités sportives ni culturelles ne sont proposées. Etre retraités, c’est comme être condamnés à attendre la mort", regrette-t-elle.
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Posté Le : 28/12/2011
Posté par : infoalgerie
Ecrit par : Hayam El Hadi
Source : magharebia.com