L'Algérie achète 480 000 tonnes de blé

Alors qu'elle avait lancé un premier appel d'offres pour l'achat de 50 000 tonnes de blé, l'Agence algérienne des céréales a finalement effectué l'achat mardi de 480 000 tonnes de blé de mouture, rapportent des commerçants européens.Les premières évaluations font état d'un prix d'achat entre 218 et 218,50 dollars la tonne. «Les prix semblent assez agressifs. Les commerçants français n'avaient pas beaucoup de commandes pour la nouvelle récolte, alors c'était une opportunité à ne pas manquer», indique un commerçant. Si la majeure partie de la marchandise proviendra de France, une partie du blé acheté aura aussi pour provenance la région baltique pour la première moitié de la période d'expédition d'août, en fonction de l'avancement de la récolte, précisent les négociants. La livraison se passera en deux parties, du 16 au 31 juillet puis du 1er au 15 août.
L'Algérie est un client essentiel du blé européen, surtout français, et ses appels d'offres sont un indicateur majeur pour les campagnes de cette région. Cette dernière, et après une période de sécheresse inédite, a bien accueilli les dernières pluies en Europe devant sauver la récolte. L'appel d'offres algérien arrive aussi comme une bouée de sauvetage. Des observateurs des cultures avaient signalé des dommages irréversibles au blé dans certaines parties de la région de la mer Noire, y compris en Russie et en Roumanie, tandis que d'autres affirment que les conditions restent sèches dans les parties nord de la France et de l'Allemagne, principaux producteurs européens.
Cette situation a eu un impact sur les prix. «Le retour de la pluie n'a fait que stabiliser le potentiel de rendement des récoltes, qui est maintenant inférieur à ce qui était attendu à la fin de l'hiver», indique le cabinet conseil français Agritel, en notant que les deux mois qui restent avant la récolte peuvent créer des surprises. «Une certaine prime de risque est maintenue dans les prix.»