Algérie

«L'Algérie a un programme de renouveau rural performant» Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification :



«L'Algérie a un programme de renouveau rural performant»                                    Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification :
« La crise alimentaire ne trouvera une solution durable en Afrique qu'à travers des investissements accrus pour une agriculture durable dans le cadre de stratégies qui intègrent les risques des changements climatiques », a affirmé le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD), Luc Gnacadja.
« La crise alimentaire ne trouvera une solution durable en Afrique qu'à travers des investissements accrus pour une agriculture durable dans le cadre de stratégies qui intègrent les risques des changements climatiques », a affirmé le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD), Luc Gnacadja.
Midi Libre : Quelles sont les causes de la dégradation de l'environnement et de l'érosion des terres fertiles englouties par le sable du fait de l'avancée dramatique du désert '
Luc Gnacadja : Cette année, du fait de la sécheresse et de la dégradation des terres agricoles dans les zones sèches et arides du monde, 12 millions d'hectares de terre productives se sont transformés en terres stériles, soit plus que la superficie du Bénin, mon pays, et c'est trois fois la superficie de la Suisse. Le monde ne peut pas s'offrir ce luxe. Chaque fois que les terres se dégradent, c'est moins d'eau qui est disponibles et encore moins de production. Des forêts disparaissent et la sécurité alimentaire se perd. C'est donc, notre sécurité alimentaire qui s'effrite.
Nous sommes à Tinerkouk, en Algérie, le désert naturel est un patrimoine naturel de l'humanité qu'il faut préserver, car la dégradation est la conséquence de notre mauvaise gestion de l'environnement et des cultures en général.
Au niveau des pays affectés, l'évaluation que nous avons fait au niveau du secrétariat la convention, la plupart des pays affectés ont l'obligation d'élaborer leur programme d'action, en vertu de la Convention relative à la lutte contre la désertification en l'intégrant dans leur stratégie de développement économique, en assurant la croissance et en combattant la pauvreté.
Il est important de préserver les ressources et les terres nationales des pays en développement n'ayant pas de plateforme nationale en développement. Dans le cadre de la Convention, les pays avancés et industrialisés ont la responsabilité de générer le soutien et l'appui en termes de transfert de technologies et de ressources financières pour soutenir les investissements.
Il s'agit de faire ce qui est nécessaire pour apporter aide et assistance à ces pays.
Au niveau des actions menées tant au niveau local que global, il y a une trop grande sectorialisation. On ne voit pas le lien intrinsèque entre le changement climatique et la dégradation des terres. On parle de biodiversité, mais on ne perçoit pas la relation entre biodiversité et détérioration des terres fertiles. Il ne s'agit pas de mettre cette problématique dans une tour d'ivoire'
Comment procéder pour faire respecter les engagements et la Convention de lutte contre la désertification '
Il devient impérieux pour les pays membres, ayant ratifié la Convention, de concocter une stratégie audacieuse, notamment pour ceux ayant entériné la Convention en 2007 afin de respecter scrupuleusement le plan décennal de lutte contre la désertification, dont l'objectif essentiel consiste à renforcer l'application de la Convention.
La Convention s'est fixée quatre objectifs stratégiques, à savoir l'amélioration des conditions de vie des populations affectées par la sécheresse et la désertification en reconnaissant que la pauvreté est l'un des facteurs premiers de la lutte contre la désertification. Il faut également améliorer l'écosystème qui est dégradé par la désertification, tout en consentant des investissements nécessaires pour leur donner la capacité de se régénérer et les restaurer. Aussi, cela doit générer des bénéfices et des impacts positifs au niveau local, mais également au plan global.
Lorsqu'une terre est bien gérée à Tinerkouk, et bien cela va affecter et atteindre les populations de Shanghai, Tokyo, Singapour ou encore Frankfort.Les impacts liés à la restauration des terres sont ceux de la sécurité alimentaire et de l'amélioration du climat et le bon fonctionnement des sols, ainsi que la régulation climatique passant la l'amélioration végétale et de la faune.Les forêts sont actuellement dégradées et par conséquent, nous n'avons plus de régulation climatique. Le secrétariat de la Convention travaille, maintenant, pour le transfert de technologies et des connaissances vers les pays touchés par l'avancée des déserts.Les résultats obtenus par certains pays peuvent servir pour mieux faire ailleurs et ce sont des initiatives qui sont les mieux réussies.Il faut faire en sorte que le partenariat au niveau international permette, au moyen d'actions intégrées, d'améliorer la biodiversité et la sécurité alimentaire.Il s'agit de bien investir dans la lutte contre la diversification.
Nous avons des perspectives pour le transfert de technologies et de savoir-faire entre les pays asiatiques, telles la Chine et la Mongolie ainsi que les pays africains. La Chine doit restaurer les terres dégradées et les remplacer par des terres fertiles afin d'augmenter le taux de productivité agricole. Cette coopération Sud-Sud est également très pertinente dans le cadre de la Convention.
En Algérie, notamment dans région désertique d'Adrar, il existe d'énormes et importantes potentialités agricoles sachant que l'eau est abondante et les moyens d'irrigation disponibles. Ce qui peut contribuer efficacement à la sécurité alimentaire de toute l'Algérie, et même les pays africains subsahariens. Mais, certains exploitants agricoles et les autorités locales réclament des moyens de transport une logistique adéquate pour pouvoir exporter les produits agricoles.
Quelle est votre appréciation concernant cette problématique de fertilisation et de productivité des terres sahariennes '
Les réponses doivent être apportées au niveau local. Par exemple, si les agriculteurs produisent et ne peuvent pas acheminer leurs récoltes de fruits et légumes vers les marchés les plus proches, notamment les marchés locaux et extérieurs, les paysans et les producteurs n'ont pas les motivations nécessaires pour produire.
Parfois, en Afrique, les productions pourrissent dans les champs ou au niveau producteurs. Parfois, plus de la moitié de la production (50 %) est pourrie par manque d'infrastructures de conservation, de moyens de transport ou d'accès au marché et parfois, en raison des termes de l'échange qui ne sont pas favorables.
C'est mon quatrième voyage en Algérie ces deux dernières années, et j'ai eu l'occasion de voir le programme du renouveau rural mis en 'uvre par le gouvernement algérien à travers le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, et c'est un programme emblématique qui a besoin d'être soutenu et éclairé et amplifié. Car, à mon sens, il est pertinent. C'est également un programme indicateur de performances et avec l'agence spatiale algérienne (ASA), permet de mesurer et montrer comment les résultats sont pertinents. Donc, tout ce qu'il faut pour quantifier et analyser les résultats et les performances. Et il y a des résultats qui sont encourageants. L'Afrique ne doit pas continuer à importer pour 33 milliards de dollars en produits alimentaires chaque année. Les investissements doivent s'orienter vers une agriculture plus performante et, bien sûr plus respectueuse des potentialités.
Midi Libre : Quelles sont les causes de la dégradation de l'environnement et de l'érosion des terres fertiles englouties par le sable du fait de l'avancée dramatique du désert '
Luc Gnacadja : Cette année, du fait de la sécheresse et de la dégradation des terres agricoles dans les zones sèches et arides du monde, 12 millions d'hectares de terre productives se sont transformés en terres stériles, soit plus que la superficie du Bénin, mon pays, et c'est trois fois la superficie de la Suisse. Le monde ne peut pas s'offrir ce luxe. Chaque fois que les terres se dégradent, c'est moins d'eau qui est disponibles et encore moins de production. Des forêts disparaissent et la sécurité alimentaire se perd. C'est donc, notre sécurité alimentaire qui s'effrite.
Nous sommes à Tinerkouk, en Algérie, le désert naturel est un patrimoine naturel de l'humanité qu'il faut préserver, car la dégradation est la conséquence de notre mauvaise gestion de l'environnement et des cultures en général.
Au niveau des pays affectés, l'évaluation que nous avons fait au niveau du secrétariat la convention, la plupart des pays affectés ont l'obligation d'élaborer leur programme d'action, en vertu de la Convention relative à la lutte contre la désertification en l'intégrant dans leur stratégie de développement économique, en assurant la croissance et en combattant la pauvreté.
Il est important de préserver les ressources et les terres nationales des pays en développement n'ayant pas de plateforme nationale en développement. Dans le cadre de la Convention, les pays avancés et industrialisés ont la responsabilité de générer le soutien et l'appui en termes de transfert de technologies et de ressources financières pour soutenir les investissements.
Il s'agit de faire ce qui est nécessaire pour apporter aide et assistance à ces pays.
Au niveau des actions menées tant au niveau local que global, il y a une trop grande sectorialisation. On ne voit pas le lien intrinsèque entre le changement climatique et la dégradation des terres. On parle de biodiversité, mais on ne perçoit pas la relation entre biodiversité et détérioration des terres fertiles. Il ne s'agit pas de mettre cette problématique dans une tour d'ivoire'
Comment procéder pour faire respecter les engagements et la Convention de lutte contre la désertification '
Il devient impérieux pour les pays membres, ayant ratifié la Convention, de concocter une stratégie audacieuse, notamment pour ceux ayant entériné la Convention en 2007 afin de respecter scrupuleusement le plan décennal de lutte contre la désertification, dont l'objectif essentiel consiste à renforcer l'application de la Convention.
La Convention s'est fixée quatre objectifs stratégiques, à savoir l'amélioration des conditions de vie des populations affectées par la sécheresse et la désertification en reconnaissant que la pauvreté est l'un des facteurs premiers de la lutte contre la désertification. Il faut également améliorer l'écosystème qui est dégradé par la désertification, tout en consentant des investissements nécessaires pour leur donner la capacité de se régénérer et les restaurer. Aussi, cela doit générer des bénéfices et des impacts positifs au niveau local, mais également au plan global.
Lorsqu'une terre est bien gérée à Tinerkouk, et bien cela va affecter et atteindre les populations de Shanghai, Tokyo, Singapour ou encore Frankfort.Les impacts liés à la restauration des terres sont ceux de la sécurité alimentaire et de l'amélioration du climat et le bon fonctionnement des sols, ainsi que la régulation climatique passant la l'amélioration végétale et de la faune.Les forêts sont actuellement dégradées et par conséquent, nous n'avons plus de régulation climatique. Le secrétariat de la Convention travaille, maintenant, pour le transfert de technologies et des connaissances vers les pays touchés par l'avancée des déserts.Les résultats obtenus par certains pays peuvent servir pour mieux faire ailleurs et ce sont des initiatives qui sont les mieux réussies.Il faut faire en sorte que le partenariat au niveau international permette, au moyen d'actions intégrées, d'améliorer la biodiversité et la sécurité alimentaire.Il s'agit de bien investir dans la lutte contre la diversification.
Nous avons des perspectives pour le transfert de technologies et de savoir-faire entre les pays asiatiques, telles la Chine et la Mongolie ainsi que les pays africains. La Chine doit restaurer les terres dégradées et les remplacer par des terres fertiles afin d'augmenter le taux de productivité agricole. Cette coopération Sud-Sud est également très pertinente dans le cadre de la Convention.
En Algérie, notamment dans région désertique d'Adrar, il existe d'énormes et importantes potentialités agricoles sachant que l'eau est abondante et les moyens d'irrigation disponibles. Ce qui peut contribuer efficacement à la sécurité alimentaire de toute l'Algérie, et même les pays africains subsahariens. Mais, certains exploitants agricoles et les autorités locales réclament des moyens de transport une logistique adéquate pour pouvoir exporter les produits agricoles.
Quelle est votre appréciation concernant cette problématique de fertilisation et de productivité des terres sahariennes '
Les réponses doivent être apportées au niveau local. Par exemple, si les agriculteurs produisent et ne peuvent pas acheminer leurs récoltes de fruits et légumes vers les marchés les plus proches, notamment les marchés locaux et extérieurs, les paysans et les producteurs n'ont pas les motivations nécessaires pour produire.
Parfois, en Afrique, les productions pourrissent dans les champs ou au niveau producteurs. Parfois, plus de la moitié de la production (50 %) est pourrie par manque d'infrastructures de conservation, de moyens de transport ou d'accès au marché et parfois, en raison des termes de l'échange qui ne sont pas favorables.
C'est mon quatrième voyage en Algérie ces deux dernières années, et j'ai eu l'occasion de voir le programme du renouveau rural mis en 'uvre par le gouvernement algérien à travers le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, et c'est un programme emblématique qui a besoin d'être soutenu et éclairé et amplifié. Car, à mon sens, il est pertinent. C'est également un programme indicateur de performances et avec l'agence spatiale algérienne (ASA), permet de mesurer et montrer comment les résultats sont pertinents. Donc, tout ce qu'il faut pour quantifier et analyser les résultats et les performances. Et il y a des résultats qui sont encourageants. L'Afrique ne doit pas continuer à importer pour 33 milliards de dollars en produits alimentaires chaque année. Les investissements doivent s'orienter vers une agriculture plus performante et, bien sûr plus respectueuse des potentialités.


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