Algérie

L'Algérie a tout à y gagner



Avec un potentiel marchand de plus de 3 000 milliards de dollars, le marché africain a de quoi susciter les appétits et, surtout, donner des idées aux Africains eux-mêmes. Ces derniers, après des décennies de conflits et de contentieux de «voisinage», se sont résolus à s'entendre pour se doter d'un marché unique qui, en principe, offre tout aux pays du continent pour s'émanciper économiquement, comme c'est le cas de l'Algérie.En fait, si l'Algérie a tout à gagner sur le marché unique africain, il n'en demeure pas moins qu'elle devra assumer un rôle de locomotive pour donner à l'espace économique du continent sa pleine mesure, un rôle que l'Algérie doit assumer en tant que puissance économique du continent tout autant que l'Afrique du Sud, l'Egypte et le Nigeria, en parallèle à d'autres pays réunis dans de grands ensembles, comme la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao). L'Algérie a ratifié, il y a un peu plus d'une année, son adhésion à l'accord instituant la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui devait entrer en vigueur en juillet dernier, mais remise à vendredi dernier, en raison de la crise sanitaire mondiale.
L'Algérie a donc tout à gagner en intégrant la Zlecaf, d'autant que les nouvelles orientations entrant dans le cadre de la relance économique, cheval de bataille du nouveau pouvoir, entrent parfaitement dans le cadre économique que s'offre le continent. Pour ce faire, tel qu'énoncé à l'issue de l'une des réunions du Conseil du gouvernement, l'Algérie a décidé de se doter de zones économiques spéciales aux frontières avec le Mali, la Mauritanie et le Niger, les portes d'entrée vers l'Afrique profonde à un moment où le pays entend se diriger vers la diversification de son économie. Par ces temps où la crise, accentuée par la pandémie de coronavirus, frappe de plein fouet l'Algérie, la Zlecaf a de quoi constituer une véritable échappatoire pour l'économie nationale, mais encore faudrait-il que les institutions s'adaptent, à commencer par la Banque d'Algérie, la banque des banques sur laquelle se concentrent les reproches, notamment de la part des patrons, du moins une partie qui, par la voix, tout récemment encore, du président de l'Association nationale des exportateurs (Anexal), Ali Bey Naceri, accusait la Banque d'Algérie de constituer un frein contre l'exportation.
Il va sans dire que l'institution monétaire et financière nationale n'a plus d'autre choix que de «se corriger» pour permettre aux potentiels exportateurs algériens de s'engager dans un environnement économique où les barrières tarifaires sont appelées à sauter progressivement dans un délai de 5 ans à compter du 1er janvier dernier.
La conquête du marché africain n'est pas au-delà du potentiel des entreprises algériennes, encore faudrait-il que certaines entraves trouvent solution, donc, pour non seulement y accéder mais surtout pour s'imposer, notamment eu égard aux atouts dont dispose le pays notamment sur le plan de l'infrastructure et des moyens financiers, pour peu que par exemple l'on joigne les actes aux discours, tel par exemple, la refonte du système qui voit les banques se contenter jusque-là de ne jouer qu'un rôle primaire. Entrée en vigueur vendredi dernier, la Zlecaf entend rassembler 1,3 milliard de personnes au sein d'un marché immense, qui dépasse les 3 000 milliards de dollars, ce qui constitue une opportunité inimaginable pour des pays, dont l'Algérie, pour enfin dynamiser son économie et constituer un maillon essentiel dans la chaîne de valeur propre qu'envisage de se doter le continent.
Une ambition qui va intégralement dans le sens des objectifs même les plus immédiats que se fixe l'Algérie dans son renouveau.
Azedine Maktour


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