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L'Algérie, a-t-elle bien défendu ses intérêts '


L'Algérie, a-t-elle bien défendu ses intérêts '
Paris et Alger se promettent de nouveau la lune. Depuis la visite de Valéry Giscard d'Estaing en 1975 jusqu'à celle de Hollande en 2012, les promesses de relations normalisées et mutuellement bénéfiques se ressemblent et s'accumulent. Les comptes de l'histoire des deux pays ne sont pas soldés pour pouvoir envisager avec sérénité un avenir commun basé sur le respect des intérêts mutuels. Lors de sa visite à Alger en décembre 2012, François Hollande a balayé d'un revers de main toute repentance des crimes coloniaux tout en appelant à un dialogue politique profond et à un partenariat économique dense. La venue, hier, du Premier ministre français à Alger s'inscrit dans ce double objectif. Si la partie algérienne ne fait plus de la repentance une base pour approfondir ses relations avec la France, elle devra faire de ses intérêts stratégiques une condition sine qua non. La France veut faire des affaires avec l'Algérie. Ainsi soit-il. Oublions l'Histoire, ses passions, ses blessures, et ses peines et envisageons les choses avec la froideur des seuls intérêts nationaux. Que veut faire l'Algérie avec la France ' Si on prend le contexte économique et financier international, l'Algérie est dans une position lui permettant d'être exigeante en matière de qualité de partenariat économique avec la France. Est-cele cas ' Selon Matignon, le but de la visite du Premier ministre français est de développer un partenariat économique entre les deux pays dans une «logique gagnant-gagnant». Cette approche a au moins le mérite de la clarté. Les conditions de l'implantation d'une usine de production de voitures en Algérie, sont-elles réellement dans l'intérêt de l'Algérie. Si on se limite à ce seul projet, on note que la partie algérienne n'a pas négocié avec clairvoyance les intérêts nationaux : un taux d'intégration du véhicule qui n'atteindra pas les 20%, et un accord assorti d'un monopole de trois ans. Pour Paris, le projet de Oued Tlélat est «emblématique» de ce que la France compte faire pour dégager des «bénéfices» aussi bien pour l'Algérie, en termes d'emploi, de production, d'industrialisation, de débouchés pour les diplômés nationaux, que pour la France avec la perspective pour la marque au losange de vendre des véhicules en Algérie, plus qu'elle ne le fait maintenant. «C'est l'esprit de la déclaration sur le partenariat productif, signée l'année dernière entre la France et l'Algérie.» Cet esprit n'est rentable que pour la France qui a su défendre ses intérêts et c'est de bonne guerre d'ailleurs. Cependant le discours de la partie française continue à nourrir l'illusion d'un partenariat mutuellement bénéfique. «Ce que fait Renault peut être opéré dans d'autres domaines», a indiqué la source diplomatique française, qui a annoncé que Renault fera part, à cette occasion, d'un premier sous-traitant que le constructeur automobile français a identifié en Algérie pour produire une pièce dont les moules seront préalablement confectionnés par une entreprise française. «Là aussi, nous retrouvons le bénéfice mutuel pour l'Algérie comme pour la France», soutient-on de même source. L'Algérie est un marché porteur disposant de moyens financiers énormes mais souffre d'un manque atroce de clairvoyance et de prospective. L'Algérien est condamné ainsi à rester un consommateur.A. G.


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