Algérie

L'Algérie a « malheureusement eu raison » sur le printemps arabe, selon Ramtane Lamamra


L'Algérie a « malheureusement eu raison » sur le printemps arabe, selon Ramtane Lamamra
Les relations avec le Maroc ne sont pas normales, selon LamamraLe ministre algérien des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, a déploré mardi l'instabilité sur laquelle a débouché le « printemps arabe », affirmant que cette évolution justifie à postériori la prudence avec laquelle l'Algérie a suivi cette évolution majeure dans le monde arabe. « Les évènements nous ont donné raison ; je dirais, les évènements nous ont malheureusement donné raison », a-t-il déclaré mardi au cours d'une émission de radio.
Le nouveau chef de la diplomatie algérienne a affirmé sa préférence pour « une transition pacifique, inclusive », avec « un processus évolutif ». A l'inverse, il a rejeté le scénario « où le vainqueur d'aujourd'hui devient l'oppresseur de demain ». Face à ces bouleversements, l'Algérie est devenue un « exportateur net de stabilité », a déclaré M. Lamamra. Pour lui, l'Algérie assume « un rôle de modération, de pondération et de stabilité » dans un environnement très agité.
Les « conseils » d'Alger à la Tunisie
Qualifiant le dialogue engagé en Tunisie de « développement extrêmement positif », M. Lamamra a toutefois réfuté l'idée selon laquelle l'Algérie aurait engagé une médiation. Il a préféré parler de « conseils » sollicités auprès du président Abdelaziz Bouteflika.
Quant aux relations algéro-marocaines, M. Lamamra a admis qu'elles « ne sont pas normales », et qu'elles passent régulièrement par des « accès de fièvre ». Pour lui, il y a « un potentiel d'amélioration » de ces relations, mais cela passe par « la retenue », qu'il considère comme importante. Interrogé sur une éventuelle ouverture des frontières algéro-marocaines, il a repris la formule de son prédécesseur Mourad Medelci, selon lequel « les frontières n'ont pas vocation à être éternellement fermées ». Il a toutefois déclaré que « les raisons qui ont mené à la fermeture des frontières ne sont pas levées ». L'Algérie et le Maroc doivent engager leurs relations dans « une dynamique qui doit être menée à bonne fin », a-t-il dit.
Situation préoccupante mais pas alarmante au Mali
Au Sahel, la situation « est préoccupante mais pas alarmante », a déclaré M. Lamamra, qui a apprécié positivement l'évolution interne au Mali. « Le terrorisme a été défait », et « l'unité et l'intégrité territoriales du Mali ont préservées », a-t-il dit. Mais comme beaucoup de pays africains, le Mali souffre de trois handicaps : l'insuffisance des ressources, la répartition inégale des ressources disponibles, et la difficile équation entre l'unité nationale et le respect de la diversité.
Selon M. Lamamra, la réforme de l'Etat malien devrait précisément réparer les inégalités, en instaurant une décentralisation qui accorde notamment aux Touareg plus de ressources et une plus grande participation dans la désignation des dirigeants locaux et régionaux, dans le cadre de l'unité nationale du Mali.
Sur la Syrie, M. Lamamra s'est félicité de la diligence avec laquelle a été entamée la destruction de l'arsenal chimique syrien, mais pour lui, la solution passe par la conférence de Genève qui doit promouvoir une solution politique négociée à la crise syrienne.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)