Algérie

L'Algérie à la rescousse du «pauvre» FMI ' Pour se faire une place dans les instances financières



L'Algérie à la rescousse du «pauvre» FMI '                                    Pour se faire une place dans les instances financières
Une fois n'est pas coutume, l'Algérie ne s'est pas présentée en position de faiblesse à l'assemblée annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). À Tokyo, lieu de déroulement des assises annuelles de deux instances de Breton Woods, la délégation algérienne n'a pas été condamnée au statut de l'emprunteur et du pays économiquement ruiné. L'Algérie est désormais passée au statut de préteur du FMI pour un montant de 5 milliards de dollars. Formulée au mois d'avril dernier, la demande du FMI a été acceptée par l'Algérie avant même le coup d'envoi officiel des travaux de l'assemblée. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait alors déclaré que «la demande a été faite par le FMI à l'Algérie en tant que pays doté d'excédents financiers pour lui permettre d'accorder des prêts aux pays qui en ont besoin». Dans un communiqué commun du ministère des Finances et de la Banque mondiale, on signale que le prêt va assurer à l'Algérie «un niveau de sécurité élevé des placements et un taux d'intérêt équivalent, voire supérieur à celui d'un titre souverain de premier rang». Le changement ainsi marqué dans les rapports entre le FMI et l'Algérie intervient dans un contexte d'incertitudes financières que l'institution internationale tente de gérer. Cela marque par ailleurs une «exception» algérienne dans la mesure où les pays de la région sont de plus en plus demandeurs d'aides financières. C'est le cas de la Tunisie, du Maroc et de l'Egypte. Concernant le Maroc, le Fonds monétaire international (FMI) avait annoncé au mois d'août dernier un crédit de précaution de 6,2 milliards de dollars afin de protéger le pays. Il est aussi indiqué que le programme d'aide au Maroc, qui s'étend sur deux ans «relève de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), une facilité offerte depuis 2011 par le Fonds à destination des pays solides mais exposés à des facteurs de vulnérabilité». Pour la Tunisie, la Banque mondiale avait consenti, au lendemain du changement politique survenu dans le pays, une aide directe de 500 millions de dollars, doublée d'une levée de fonds de 700 millions de dollars auprès d'autres donateurs». À Tokyo, il a été aussi décidé qu'une équipe du FMI se rende en Egypte afin de conclure un plan portant sur une aide de 4,8 milliards de dollars demandée par les autorités égyptiennes. «Après la visite de la directrice générale du FMI en Egypte en août, les autorités égyptiennes ont commencé à préparer un programme qu'elles voudraient soumettre au FMI afin qu'il le soutienne», a indiqué, hier, M. Ahmed Masood, directeur du FMI pour le Moyen-Orient. Il a ajouté que «sur la base de leur plan de travail, ils nous ont demandé d'envoyer une équipe à la fin du mois pour entamer le processus de négociations et de discussions. Nous sommes prêts à le faire et une équipe y sera d'ici à la fin de ce mois». Il n'y a pas longtemps, le FMI a transmis une note indiquant son intention de prêter aux pays du monde arabe jusqu'à 35 milliards de dollars (24,8 milliards d'euros). C'était dans le contexte des révoltes connues par nombre de pays de la région. L'institution estime que dans le contexte actuel «la stabilité sociale et politique ne sera assurée que si la région crée 50 à 75 millions d'emplois dans la décennie à venir». Aujourd'hui, la tendance semble changer : l'institution monétaire est à la recherche de sa propre stabilité financière. Elle s'en remet à des pays qu'elle a rééchelonnés durant les années 90. L'Algérie n'est-elle pas en train de venir à la rescousse du «pauvre» FMI ' Nul doute qu'une telle action va permettre à l'Algérie de se frayer une place dans les institutions financières. Mais pour le moment, on se félicite, côté algérien, d'une telle évolution. C'est un signe, soutient-on, «de la bonne santé de l'économie algérienne». De l'autre côté, on estime qu'«un refus de l'Algérie
affaiblirait sa position vis-à-vis des partenaires».
A. Y.


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