Vendredi 8 février, notre voyage à La Havane se poursuit avec un programme riche de visites officielles qui nous permettent d’emblée de faire connaissance avec certaines institutions culturelles que l’on ne connaissait pas.
Notons que Cuba qui est déjà un musée à ciel ouvert avec toutes ces maisons qui datent, certaines, du XIXe siècle, abrite en son sein 336 musées. Les maisons qui datent de siècles différents s’accordent et s’épousent avec harmonie. Un contraste entre le gris des bâtiments et le rose flamboyant des vieilles voitures américaines qui continuent à rouler et conduire les touristes. Ces derniers viennent de partout. Il n’est pas exclu de tomber sur un groupe de touristes accompagnées de leur guide le vendredi. Ils sont même partout! Ils viennent du Canada, d’Allemagne, de France etc. Le tourisme constitue 40% de l’économie du pays. Les petits magasins de souvenirs vantant les mérites de la culture cubaine sont légion. L’art et l’histoire du pays sont jalousement sauvegardés. On y trouve même le musée des arts islamiques. La casa d’Afrique ou maison d’Afrique se situe au niveau de la vieille ville. Il s’agit d’un musée consacré à la culture africaine à travers son art contemporain. L’Algérie y expose de nombreuses photos représentant le patrimoine algérien, qui donnent une idée sur les lieux stratégiques à visiter à Alger, mais aussi d’autres villes du pays. La casa d’Afrique abritait encore, lors de notre venue, une grande exposition itinérante qui a trait à l’art contemporain du Sénégal. On y découvre un large panel de la diversité des arts plastiques sénégalais. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’un ensemble d’événements qui expliquent le 500e anniversaire de la fondation de la ville de San Cristobal de La Havane, représentée par une installation donnant à voir le saint entouré d’offrandes, des 33 ans de la fondation de l’institution et de la Conférence internationale sur l’anthropologie sociale et culturelle afro-américaine.
L’Algérie capitale des musées africains
Aussi, à côté de cette grande exposition mettant en valeur, entre autres, des toiles, des sculptures africaines, on y découvre des peintures attachantes telle celle montrant une femme enceinte du continent noir. Séduit par cette exposition le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, proposera à ce musée de lui faire envoyer en Algérie des oeuvres d’art issues de différents pays africains et pour cause. L’Algérie sera la capitale des musées africains, à l’image d’un grand musée africain et ce, sur proposition de l’Union africaine. Aussi, Mihoubi offrira à ce musée en reconnaissance, un mandole, instrument typiquement algérien et favori des chanteurs du chaâbi. Un instrument qui faisait écho aux très belles sculptures et qui mettent en avant l’importance de la musique dans le continuent africain. Echangeant avec le responsable du musée, Mihoubi dira tout son souci de poursuivre cette coopération dans le domaine culturel. D’ailleurs, un accord a été signé au courant de l’après-midi dans ce sens avec son homologue le ministre cubain de la Culture, après avoir rencontré dans la matinée, Martcelino Medina, le premier vice-président du ministère des Affaires étrangères. Parlant de musique, le Théâtre national de Cuba a abrité un concert de musique classique de l’Orchestre symphonique de Cuba dirigé par le maestro Amine Kouider. Il est important de signaler que les professeurs travaillent gratuitement. L’Etat prend en charge même l’achat des instruments pour les élèves. C’est un concert de haute qualité qui a été présenté au public. Deux styles, deux genres de musique. El Menai qui avait ouvert le bal de la Foire du livre est revenu chanter en faisant un véritable tabac.
S’ensuivra un florilège de morceaux patriotiques rejoués à la sauce classique symphonique, mais aussi du Beethoven. Avant cela l’orchestre a gratifié le public d’autres morceaux tirés du patrimoine algérien à son grand bonheur. Une soirée placée sous le signe de la noblesse de la musique qui adoucit, à tous, les coups, les moeurs. Notons que dans son plan de redressement économique, Cuba accorde un intérêt croissant aux femmes enceintes et les enfants.
Une villégiature réputée et hop
L’éducation se veut le cheval de bataille du gouvernement cubain à telle enseigne que les livres pour enfants sont présents en masse au niveau de la 28e édition de la Foire internationale du livre de Cuba. Vendredi premier jour, grand public de la foire, un monde assez appréciable se précipitait vers cette magnifique forteresse entourée de verdure et donnant sur la mer. Une villégiature réputée et hop! Vous prenez des couleurs et vous vous mettez à bronzer à vue d’oeil. L’ambiance bon enfant dans cette île des Caraïbes, entourée de passionnés de littérature. Cette foire, est achalandée par les grands et les petits. A propos de ces derniers encore, une belle nouvelle a marqué la journée, il s’agira de la remise du «Prix de l’humilité» à la conteuse algérienne, Sihem Kennouche qui a fait le déplacement à La Havanne avec le concours du ministère de la Culture et de l’Onda. Bénéficiaire de ce prestigieux prix littéraire qui porte le nom de Dora Alonzo, Sihem Kennouche est arrivée avec son allure de reine, son verbe serein et son savoir-faire bien habile à communiquer avec les enfants, et ce même sans parler leur langue parfois. Conteuse, un métier en voie de disparition qui vient ainsi d’être distingué à sa juste valeur par les organisateurs de la Foire du livre de La Havane.
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Posté Le : 27/02/2019
Posté par : canadalgerie
Ecrit par : Par Notre envoyée spéciale à la Havane O. HIND
Source : L'Expression