Algérie

L'Algérie à la croisée des chemins



L'Algérie à la croisée des chemins
Nous vivons une situation, pour le moins que l'on puisse dire, insolite. Une situation hors de toute norme logique, si ce n'est celle de l'absurde ! Sinon, comment expliquer que les gens du pouvoir, responsables d'une telle situation, s'évertuent et s'acharnent à nous considérer toujours, comme une "peuplade" mineure, incapable de réfléchir, de percevoir, et encore moins de comprendre les phénomènes qui l'entourent. Comment expliquer qu'après nous avoir enfermés, durant de nombreuses années, dans un système où tous les espaces étaient cadenassés, ils continuent à nous dénier allègrement, et avec une légèreté déconcertante, toute capacité à réagir à leur mépris et à leur comportement honteux. Ils sont si arrogants dans leur certitude d'être éternellement puissants, qu'ils ne s'aperçoivent même pas que les temps ont changé, que les choses ont bougé. Drapés dans un cocon d'impunité, ils sont frappés de cécité, et dans leur aveuglement, ils s'accrochent à leurs bêtises, jusqu'à croire fermement que personne ne peut les arrêter, ni leur résister.Comme les colonisateurs d'hier, ils se sont avérés être de mauvais élèves, ils n'ont pas su tirer les enseignements de l'Histoire et l'Histoire dans sa grandeur ne pardonne jamais aux médiocres leurs errements et leurs actes irresponsables. Leur avidité et leur égoïsme les rendent sourds et insensibles au cri de rage d'une jeunesse en malvie, qui dans un passé récent, n'avait d'autre alternative que de se jeter dans le tumulte d'une mer déchaînée, afin d'échapper aux affres de la hogra. Aujourd'hui, la donne a changé, à l'horizon pointe une lueur d'espoir.Il n'est plus question de ce qui avait été qualifié par les gens du sérail, de "chahuts de moutards", il s'agit du déferlement d'une jeunesse militante qui a pris conscience de sa force. Armée d'un argumentaire politique inébranlable, et d'une conviction profonde, cette jeunesse est décidée plus que jamais à prendre en main sa propre destinée et à ne plus se laisser bercer par les chants de sirènes des habitants du Palais. Des leçons ! Les jeunes ne prendront que celles inscrites au fronton de l'Histoire.Celles de leurs aînés, des jeunes de 20 ans, qui, au lendemain des massacres du 8-Mai 1945, avaient pris le taureau par les cornes, et avaient enfanté le Combat libérateur du 1er-Novembre 1954, alors que toute la classe politique criait à l'aventure. Dans le marasme de la drôle situation que nous connaissons aujourd'hui, l'essentiel réside dans ce cri de rage et d'espoir des jeunes de notre pays, au moment où chacun y va de sa propre analyse et appréciation. C'est là l'expression d'une détermination d'en finir avec un système moribond et d'ouvrir la société sur des espaces de liberté et de démocratie.Evoquant cette jeunesse, Si Mohand Saïd Mazouzi, le patriote qui avait été emprisonné par les colonialistes français de 1945 à 1962, disait au cours d'une rencontre avec des amis : "Chaque fois que le pays était en péril, la jeunesse du moment réagissait promptement, c'est comme si l'esprit de résistance réside dans nos gènes".Si Mohamed Boudiaf quant à lui, avait, de son vivant, toujours cru en la jeunesse algérienne. Dans la conclusion d'un entretien consacré aux origines du 1er-Novembre 1954, il avait dit : "Il y a un principe que tout le monde doit comprendre, c'est la nécessité d'?uvrer pour l'intérêt général. Il faut rappeler aussi qu'un peuple qui ne connaît pas son histoire est voué à toutes les catastrophes et ne peut avancer. Les enseignements à tirer de la révolution de Novembre, c'est de savoir que des hommes inconnus de leurs semblables, sans armes et sans moyens, ont pu défier une grande puissance militaire, et réaliser, avec l'aide du peuple, une révolution grandiose qui a contribué à la libération de l'Afrique. Il faut dire également que les jeunes d'aujourd'hui sont semblables à ceux d'hier, leur conviction est aussi profonde, et l'Algérie est la même. Nous pouvons faire des miracles, et aller vers le progrès".(*) EcrivainArticle paru dans Liberté




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