Algérie

L'Algérie à l'aise durant au minimum quatre années



L'Algérie à l'aise durant au minimum quatre années
Les dépenses de fonctionnement engagées par l'Etat pour se préserver de la contagion du Printemps arabe risque de porter un grave préjudice aux équilibres économiques et budgétaires que seuls des prix élevés des hydrocarbures peuvent maintenir.
Un prix minimum de 100 dollars par baril de pétrole est aujourd'hui nécessaire pour assurer cet équilibre, selon une récente estimation du Fond monétaire international.
Nous n'en sommes heureusement pas encore là, même si un fléchissement notable des prix a affecté le marché des hydrocarbures ces deux derniers mois, durant lesquels, le baril de pétrole a perdu environ 15 dollars. Il s'était vendu à 91 dollars à la fin du mois de juin 2012, alors qu'il valait pas moins de 110 dollars au début de cette même année. Comme il est dans la nature du marché des hydrocarbures d'être volatile, car très sensibles aux conjonctures, il est évidemment trop tôt pour spéculer sur la tendance lourde qui sera imprimée à ce commerce fortement soumis à la spéculation, à moyen terme. Tous les experts sont toutefois d'accord sur la chronicité de la cherté des prix du pétrole sur les moyens et longs termes, compte tenu de la demande mondiale qui continuera à être forte au moment où les réserves pétrolières s'amoindrissent. Il faudrait donc apprécier les prix des hydrocarbures au gré des moyennes annuelles et non pas au jour le jour, comme on a tendance à le faire aujourd'hui.
Le prix moyen du baril durant les 5 premiers mois de l'année 2012 dépasse allégrement 110 dollars. Il ne constitue de ce fait pas un motif d'inquiétude pour le gouvernement qui dispose par ailleurs d'un fonds de régulation spécialement constitué à l'effet de parer contre d'éventuelles baisses des prix des hydrocarbures. Avec ses 4000 milliards de dinars de recettes disponibles, ce fonds permettra de stabiliser le budget de l'Etat durant au minimum quatre années, en dépit d'une baisse des cours qui ramènerait le baril à 90 dollars. Il y a lieu également d'évoquer les avoirs se chiffrant à plus de 50 milliards de dollars placés à l'étranger, notamment, auprès du Trésor américain qui pourraient à certaines conditions être rapatriés ou servir de gages à d'éventuels emprunts. C'est sans doute tous ces éléments qui expliquent la sérénité du gouvernement algérien qui ne prend même pas la peine de communiquer sur ce sujet. La modicité de la dette extérieure du pays est également de nature à le rassurer, étant certain que l'Algérie ne sera jamais dans la dramatique situation qu'elle avait vécue au milieu des années 80, lorsque les cours du pétrole s'étaient effondrés, alors que sa dette extérieure avait atteint 30 milliards de dollars. L'Algérie ne saurait subir une pareille cessation de paiement durant au minimum les quatre prochaines années, quand bien même, le prix du pétrole descendrait sous la barre des 100 dollars fixée par le FMI, s'accordent à reconnaître de nombreux experts.
L'Après-pétrole : un leurre !
La paix sociale a également de bonnes chances d'être préservée, car si des coupes budgétaires devraient être faites pour réduire les dépenses, l'Etat a la possibilité d'épargner le budget de fonctionnement qui sert à payer les salaires des fonctionnaires et transferts sociaux, pour agir uniquement sur le budget d'équipement en différant, notamment, la réalisation de certains projets d'infrastructures ou en réduisant la consistance des prochains programmes. Cela n'affecterait en rien le train des réalisations en cours sachant que peu de chantiers sont aujourd'hui capables d'absorber dans les délais impartis, les budgets qui leur sont alloués. Pratiquement, tous les chantiers accusent des retards et les restes à réaliser sont énormes. Se consacrer à l'achèvement de ces nombreux chantiers en faveur desquels des fonds ont déjà été mobilisés serait de nature à occuper les entreprises durant au minimum les deux prochaines années.
Le gouvernement gagnerait toutefois à saisir l'occasion de ce retournement de conjoncture pétrolière pour anticiper sur l'après-pétrole. Pour ce faire, il devrait sans tarder s'atteler à mettre en 'uvre un train de mesures incitatives en faveur des entreprises ayant des prédispositions à l'exportation. Réduire significativement la dépendance du pays vis-à-vis des recettes d'hydrocarbures est en effet le meilleur moyen de se prémunir contre d'éventuels effondrements de prix du baril.
Cela ne saurait évidemment se faire sans une volonté politique franchement affirmée et mise en 'uvre sans encombre. Si cette volonté venait à manquer, comme ce fut le cas, durant cette dernière décennie, il n'y a aucune chance pour que les exportations hors hydrocarbures se développent. En dépit de ses déclarations d'intention, le gouvernement actuel n'a, malheureusement, donné aucun signal fort allant dans ce sens.




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