Les appréhensions des professionnels de la filière lait, des retombées du marché international sur la production nationale, tendent à se confirmer, avec l’annonce, hier, des dernières statistiques du Centre national de l’informatique et des statistiques CNIS, sur les importations algériennes.
Selon le CNIS, centre relevant des douanes nationales, les importations algériennes de céréales et dérivés, de médicaments et de laits et produits laitiers ont totalisé 2,94 milliards de dollars en 2006, contre 3,25 milliards de dollars en 2005.
Pour les laits et les produits laitiers, le CNIS indique que la facture s’est élevée à 654,66 millions de dollars en 2006 contre 743,57 millions de dollars en 2005, enregistrant ainsi une baisse de 11,96%. Pour l’année 2006, l’Algérie a donc importé moins de produits laitiers, une situation qui n’a pas tardé à produire ses effets sur le producteur algérien, dont la production dépend en grande partie des importations de la matière première. Presque moins de 12% qu’en 2005, pour un produit de large consommation, cela devait impérativement se répercuter sur le stock national et partant susciter les vives inquiétudes des opérateurs du secteur. Ceux affiliés à la fédération nationale de l’industrie agroalimentaire filière lait de la CIPA, avaient même évoqué la possibilité d’abandonner leurs activités. Cette baisse des importations serait-elle directement liée à la tension sur la poudre de lait qui persiste sur le marché mondial? A priori c’est l’une des raisons qui serait derrière cette décision, du moins si l’on se réfère aux derniers prix imposés sur le marché mondial. Aux dernières informations, le prix de la tonne de poudre de lait est passée de 2.500 à 3.500 dollars. C’est en fait les conséquences d’un déséquilibre latent entre l’offre et la demande généré par la sécheresse en Océanie, la surconsommation en Chine et l’arrêt des exportations à partir de l’Inde. D’autres facteurs, à l’image de la réduction des subventions de la Communauté européenne et la hausse de l’euro par rapport au dinar algérien, ont aussi influé négativement. Il y a presque un mois que des professionnels du lait avaient tiré la sonnette d’alarme. Depuis, les producteurs laitiers ne cessent d’en appeler aux pouvoirs publics pour intervenir et éviter l’asphyxie de la filière.
Tout en affirmant qu’ils s’apprêtaient à abandonner l’activité, les opérateurs disent «contester un prix administré dépassé et appellent à la vigilance des pouvoirs publics». Les professionnels laitiers insistent sur l’impératif d’arrêter une stratégie pour apporter des solutions dans le cadre d’une concertation.
Par ailleurs, les statistiques du CNIS révèlent que les importations de médicaments n’ont quasiment pas bougé en valeur, totalisant 1,06 milliard de dollars, l’année passée, contre 1,07 milliard de dollars en 2005, soit une baisse de -0,47% . Une baisse des importations qui sera plus importante durant l’année 2007, si l’on s’appuie sur les déclarations du président de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie UNOP. Joint par téléphone, ce dernier nous a indiqué que l’UNOP s’attendait à une baisse plus importante des importations en 2006, néanmoins, la date d’entrée en vigueur de la loi sur les démantèlements tarifaires étant intervenue tard dans l’année, les répercussions sur les importations devraient se faire ressentir davantage durant cette année.
Au début du mois de décembre dernier, l’UNOP avait exprimé, son inquiétude quant à l’avenir de l’industrie pharmaceutique en Algérie, si le soutien «nécessaire» ne lui est pas apporté.
De nouvelles dispositions du cahier des charges ont été apportées, avec la «levée de l’obligation d’investir et l’ouverture totale du marché sans contrepartie, la levée de l’obligation d’importer des produits ayant une durée de vie supérieure aux deux tiers de la vie totale du produit ainsi que l’obligation pour les laboratoires étrangers, installés en Algérie, d’être les importateurs exclusifs de leurs produits». Les opérateurs ont exigé «l’application des mesures de protection de la production nationale», ainsi que «l’application des mesures de sa sauvegarde».
Si l’importation du produit pharmaceutique a connu, en 2006, une certaine stabilité, ce n’est pas le cas pour les céréales et dérivés qui ont connu une baisse sensible. Selon le CNIS, la facture des céréales, semoules et farines a atteint la valeur de 1,22 milliard de dollars en 2006 contre 1,4 milliard de dollars, en 2005, enregistrant ainsi une baisse de 14,83% .
Le CINS rappelle, par ailleurs, que les importations totales de l’Algérie ont augmenté, en 2006, de plus de 3% par rapport à 2005, passant de 20,35 milliards de dollars à 21,01 milliards de dollars. La répartition des importations par groupes de produits fait ressortir une hausse pour l’ensemble des groupes sauf pour les biens d’équipement et les biens de consommation non alimentaires qui ont enregistré des baisses respectives de -2,08% et de -4,86%, selon la même source.
En effet, les importations destinées à l’outil de production, qui représentent 28,26% du total des importations, sont passées de 5,05 milliards de dollars, en 2005, à 5,94 milliards de dollars, en 2006, soit une amélioration de 17,52 % .
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Posté Le : 12/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Djamel B.
Source : www.elwatan.com