Algérie

«L'Algérie a fait sa révolution il y a 20 ans»



«L'Algérie a fait sa révolution il y a 20 ans»
Le ministre algérien des Affaires étrangères qui s'exprimait à l'occasion de la tenue du 12e forum de Doha a souligné que l'Algérie «est un des pays qui déploie des efforts considérables dans ce sens».
Mondialisation, lutte antiterroriste, gouvernance mondiale, crise économique et financière internationale... Tous ces thèmes ont été passés au tamis par le chef de la diplomatie algérienne. Aucune solution ne peut cependant être trouvée à tous ces maux sans la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Cette précision de Mourad Medelci est significative à plus d'un titre. Elle intervient au lendemain d'élections législatives, que d'aucuns voyaient sous haute tension, doublées d'un contexte géopolitique régional marqué par ce que l'on a faussement et hâtivement qualifié de «printemps arabe» qui a fini par emporter des régimes autoritaires au Maghreb en particulier et en Afrique du Nord en général (Tunisie, Libye, Egypte). Cette étape (électorale) annonciatrice de profondes réformes a été franchie sans encombre en Algérie. Preuve que les peuples n'ont pas besoin d'intervention étrangère pour orienter le cours de leur histoire.
Le cas en Libye est édifiant. Il a bouleversé la donne politique dans la région et a surtout permis aux groupes terroristes de la branche d'Al Qaîda au Maghreb, ainsi qu'à d'autres factions dissidentes et rivales de se surarmer en puisant sans compter dans les arsenaux libyens. Résultat: le Sahel est de nouveau en ébullition alors que l'on assiste à la partition du Mali qui ne sera pas sans conséquence pour les pays de la région. L'intervention de la coalition occidentale en Libye en porte la responsabilité. Elle a redonné du poil de la bête au terrorisme international. Il faut rappeler que la position algérienne qui privilégiait une solution politique au conflit libyen a été violemment critiquée. L'Algérie dont l'expérience en matière de lutte anti-terroriste ou de résolution de conflits (otages de l'ambassade américaine en Iran, Guerre Irak-Iran...) est mondialement attestée ne s'érige pas pour autant en donneuse de leçon. «Nous ne prétendons pas trouver des solutions à des questions aussi importantes quels que soient les pays que nous représentons, mais nous pouvons lancer des messages pour un monde plus équilibré qui donne une chance à tout un chacun...», a fait remarquer le chef de la diplomatie algérienne qui a pointé du doigt la gouvernance mondiale. Celle-ci «n'est pas uniquement économique, mais également politique.
Cette gouvernance qui n'a pas permis d'apporter des solutions justes et équitables», a-t-il souligné. M.Medelci a noté quelques dysfonctionnements de taille que veulent imposer les puissances industrielles à travers un capitalisme sauvage appelé communément: mondialisation, en voie de dépérissement aujourd'hui. La mondialisation «a été nuisible pour tous les pays, y compris les pays avancés en provoquant une crise économique et financière sans précédent», a rappelé le ministre algérien des Affaires étrangères.
La communauté internationale a conçu le processus de la Mondialisation comme «une clé qui sert à résoudre les problèmes du développement, mais nous constatons aujourd'hui l'incapacité de réaliser un développement durable et équilibré, d'autant que la mondialisation n'a eu que des effets négatifs sur certains pays notamment africains», a-t-il souligné. L'Algérie a son approche du concept. La gouvernance mondiale «ne peut être conçue que dans le cadre d'une approche globale et consensuelle visant à traiter les grands déséquilibres structurels par la prise de mesures concrètes à même de dépasser les contrastes qui marquent actuellement les relations internationales», a précisé le ministre qui a assuré que l'Algérie ne ménagera pas ses efforts pour apporter «sa pleine contribution à la prise en charge commune des préoccupations soulevées lors de ce forum, sur la base d'une vision claire, responsable et prospective sur les questions qui nous interpellent au niveau individuel et collectif», a assuré Mourad Medelci. On attendait un chef de la diplomatie très prolixe (Lire l'Expression du 20 mai 2012) sur des questions d'actualité qui sont en train de bouleverser plusieurs régions de la planète. Son discours a, contre toute attente, dépassé les espérances. Il s'apparente à une plaidoirie pour un nouvel ordre mondial. Mourad Medelci s'est fait l'ambassadeur des voix des peuples épris de liberté. La diplomatie algérienne a retrouvé la vigueur qui était la sienne il y a quelques décennies... en digne ambassadrice des pays opprimés.




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