Amirouche Malek, qui anime, tantôt dans cette petite ville et tantôt à la maison de la culture de Tizi Ouzou, un café littéraire, a réussi, avec un tel invité de marque, à drainer du monde. Surprise agréable, au début et à la fin de son intervention, une jeune fille a entonné, avec une voix merveilleuse, quelques chants d'Idir. M. Malek compte récidiver prochainement avec la venue d'Ahmed Bedjaoui. Paru en septembre 2013 chez Casbah Editions, « Le rempart » se veut un témoignage de première main sur les soubresauts qu'a connus l'Algérie à la veille et au lendemain de l'annulation des élections législatives de 1991. Au cours de son intervention et du vif débat qui s'en est suivi, M. Haroun a évoqué de nombreuses figures qu'il a côtoyées, notamment Abane Ramdane, dont une statue trônait à quelques mètres de la bibliothèque municipale où se déroulait la conférence. Ils s'étaient connus à Tetouan où Haroun faisait partie de la petite équipe qui confectionnait alors la résistance algérienne, puis à Tunis. Il parlera de l'homme rappelant quelques souvenirs et des traits de son caractère. Il a retracé, par ailleurs, par le menu détail, les événements qui ont conduit à l'annulation des élections de 1991 et les circonstances qui ont conduit à la mise en place du HCE. « Le désespoir avait saisi une partie de l'opinion » a-t-il rappelé. Il s'attardera en détail sur les contacts pris avec Boudiaf pour le convaincre de revenir en Algérie, sur le séjour en secret de celui-ci à Alger avant qu'il n'accepte sa mission. L'homme, qui se dit « affecté » par la mort de Boudiaf, « qui est à la mesure de sa stature », demeure convaincu « que le pays a été sauvé d'un grand péril et que ceux qui ont pris la responsabilité de suspendre les élections ont préservé la République algérienne ». Prié de donner son avis sur la polémique autour de Hadj Messali, il a préféré éviter d'alimenter celle-ci. Il a renvoyé l'auditoire aux chapitres consacrés dans son premier livre « La septième wilaya » aux démêlés du FLN et du MNA. Interrogé sur la notion de consensus, il a regretté que « celui qui avait cours jusqu'en 1962 ait été stupidement mis à terre le 26 juin 1962 lors de la session du CNRA de Tripoli ». Il a, d'ailleurs, consacré un livre à cet épisode sous le titre « L'été de la discorde ». Il a estimé, par ailleurs, que les valeurs de l'Islam auxquelles se référait la déclaration de novembre 1954, « n'ont rien à voir avec la conception islamiste qui a cours aujourd'hui ». S'adressant aux jeunes, il a rappelé que « les héros de novembre sont d'égale valeur à Massinissa, Jugurtha ou l'Emir Abdelkader car ils ont pu vaincre et réussi à mener l'Algérie entière vers l'indépendance ». « Préservez-la, soyez vigilants car des appétits vont se manifester » ajoutera-t-il à leur adresse. L'avocat, dont les écrits ont une valeur de témoignage inestimable, a terminé sa rencontre en dédicaçant à tour de bras certains de ses ouvrages.
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Posté Le : 15/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R Hammoudi
Source : www.horizons-dz.com