Algérie

L'Algérie a besoin de doubler sa production d'électricité dans cinq ans



L'Algérie aura besoin de doubler dans cinq ans sa production d'électricité, dont la demande grandissante est essentiellement tirée par «une consommation irrationnelle », a affirmé mercredi à Alger le ministre de l'Energie et des Mines M. Youcef Yousfi.
En tenant compte du rythme de la croissance de la demande notamment durant les périodes de pointes, le secteur de l'énergie sera dans l'obligation de construire dans cinq ans 10.000 MW de capacités de production supplémentaires, soit presque le même niveau de production actuelle, qui est à 11.000 MW, a souligné M. Yousfi à la radio nationale.
Il explique que les pics de consommation enregistrés durant l'été sont parfois plus de 50% supérieures à la consommation moyenne annuelle, et de surcroît en augmentation de 14% chaque année, remettant en cause les prévisions de la hausse de la demande établis par le secteur.
« Cette hausse inattendue de la demande a faussé les prévisions du secteur en termes de réalisation de nouvelles capacités anticipée sur la base d'une augmentation des pointes de 7% », a dit en substance le ministre.
Il a rassuré que les capacités existantes sont en mesure de satisfaire la demande nationale, mais pas au rythme de sa croissance durant ces périodes de pic, appelant les citoyens à rationaliser leur consommation durant les heures de pointes.
M. Yousfi a précisé que si la Sonelgaz procède à des coupures de l'électricité, elle ne le fait pas par manque de capacités de production puisqu'elle a consenti ces dernières années des investissements colossaux dans la construction de centrales électriques, mais pour assurer une distribution équitable de cette énergie.
Il a reconnu que le gaspillage, les branchements illicites et l'opposition par des citoyens à l'installation de postes électriques a poussé la consommation à des seuils jamais atteints.
Dans le même sillage le ministre a souligné avec des chiffres « la révolution sociale », qui s'est produite en Algérie en matière de la satisfaction de la demande du pays en énergie, avec des prix soutenus qu'il faudrait revoir un jour graduellement, selon lui.
A ce titre, il avance que l'Algérie, «pays moyen » en termes de réserves pétrolières et gazières, devrait cependant assurer sa sécurité énergétique à long terme.
«Ma priorité est de couvrir la demande du pays en énergie à très long terme, de l'industrialiser par des complexes de pétrochimie et de raffinage et d'assurer son indépendance financière », a répondu le ministre à une question sur le manque de redéploiement de Sonatrach sur le grand marché asiatique.
«La priorité n'est pas de me battre avec les autres producteurs et d'aller conquérir des marchés bien qu'on le fait quotidiennement sans le dire, c'est notre travail permanent, mais la priorité c'est d'augmenter nos réserves et d'assurer un avenir radieux au pays», a-t-il dit.
Il ajoute dans ce sens que les projets d'investissements du secteur d'ici à 2020 coûteront 15 à 20 milliards de dollars pour la pétrochimie et à peu près le même montant pour le raffinage.
En répondant aux détracteurs du programme de développement des énergies renouvelables qui doutent de sa mise en oeuvre complète d'ici à 2030, le ministre a rappelé que son secteur est parvenu à réaliser en 2011 la première centrale hybride « gaz solaire » et qu'il avait la volonté de poursuivre la réalisation des autres stations prévues dans ce programme en levant toutes les contraintes qui peuvent l'entraver.
« Si ces scientifiques dont vous parlez abordent les problèmes de financement, de technologie, de délais de réalisation et de marché, nous allons faire l'effort nécessaire pour que le programme soit réalisé, si les difficultés que vous mentionnez sont d'ordre idéologique, ça je ne le sais pas », s'est-il défendu.


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