Algérie

L'ailleurs est-il meilleur '



L'Algérie qui se reconstruit avec l'huile de coude de ses propres enfants, n'a pas oublié et n'oubliera pas ses autres enfants expatriés. Parce que beaucoup d'Algériens, dans les rangs des matières grises surtout, ont quitté le pays contre le gré, pour offrir sur un plateau d'argent leur savoir-faire dans nombre de domaines très pointus. Mais comment stopper l'hémorragie quand des fournées entières de diplômés traversent la frontière, à la recherche d'un statut social plus en rapport avec leur cursus de formation ' Dans certains pays, l'on a même refusé de livrer les diplômes pour éviter l'exfiltration de leurs meilleurs enfants vers l'étranger. Pour l'exemple, sur les 50.000 médecins spécialistes formés durant les vingt dernières années en Algérie, 14.000 seulement continuent d'exercer dans les structures sanitaires gérées par l'Etat.«L'ailleurs» n'est pas forcément meilleur. L'on se souvient de cet éminent chirurgien algérien installé en Belgique qui avait eu des mots crus pour décrire son calvaire: «ceux que j'ai formés sont devenus professeurs, il y a dix ans, alors que moi je n'ai toujours pas accédé à ce graal; un subalterne m'a même demandé d'aller lui faire des photocopies», avait-il confié. Rien que ça ! Ce n'est pas un secret d'alcôve que de dire que l'environnement général dans lequel exerce la matière grise algérienne n'est pas motivant, comparé à ce qui pourrait être obtenu sous des cieux plus reconnaissants. Un cadre de très haut niveau avait quitté son «paradis» à l'étranger, pour venir mettre son talent au service de son pays natal. Recruté par une grosse boîte, il se retrouve sous les ordres de... son ancien étudiant ! Un peu comme si l'on demandait à Picasso de badigeonner des arbres ! La migration des personnes hautement qualifiées en Algérie n'est cependant pas une mauvaise chose, si ces compétences exportées contribuent d'une manière ou d'une autre au développement de leur pays d'origine.


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