Algérie

L?aile antidialogue des Archs menace



« Nous allons réinvestir la rue » Après la sortie de Ali Gherbi et ses compagnons samedi dernier, une autre aile des archs antidialogue s?est manifestée hier à la maison de la presse Tahar Djaout, Alger, pour déclarer son rejet « officiel » des conclusions du dialogue engagé le week-end dernier entre le chef du gouvernement, et une délégation du même mouvement, conduite par Belaïd Abrika. Les discussions entre la délégation des archs et Ahmed Ouyahia ont abouti, rappelle-t-on, à un accord global portant sur la mise en ?uvre de la plate-forme d?El Kseur dans le cadre de la Constitution et des lois de la République. Cet accord est qualifié par cette autre aile antidialogue de « honteux » et « vide de sens ». Animant une conférence de presse au siège d?El Watan, cette aile, composée de délégués des quatre wilayas, à savoir Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, ira plus loin en considérant que les membres de la délégation ayant pris langue avec le chef du gouvernement avaient rejoint le mouvement « un peu tardivement, soit à partir de la marche du 14 juin 2001. Et certains d?entre eux n?avaient pas participé aux séances destinées à l?élaboration de la plate-forme d?El Kseur ». Il s?agit ainsi, pour cette aile, d?une « compromission historique » faite par « des délégués missionnaires chargés de mettre un terme à la plate-forme d?El Kseur ». Rappelant que ces mêmes délégués qui viennent de conclure un accord avec le chef du gouvernement avaient traité de tous les noms le groupe de Salim Allilouche - qui avait accepté en 2002 de dialoguer avec Ali Benflis, alors chef du gouvernement -, les animateurs de la conférence ont qualifié les compagnons d?Abrika de « champions des paradoxes ». « Qu?est-ce qui a changé depuis ? », s?interroge-t-on. Pour eux, la délégation conduite par Salim Allilouche avait au moins le mérite d?aboutir à des choses concrètes, tel le jugement des individus responsables des événements du Printemps noir. Les animateurs de la conférence n?ont pas lésiné sur les mots pour traiter les compagnons d?Abrika de « vendus » et de « corrompus ». « Certains d?entre eux ont bénéficié d?assiettes de terrain à Tizi Ouzou, d?une cimenterie à Oued Aïssi et de chèques de banque », a déclaré Rabah Boucetta, délégué de la coordination de Boumerdès. Ce dernier n?a pas voulu donner plus de détails, tout en se demandant : « Comment plusieurs délégués qui travaillaient avant leur engagement dans le mouvement n?ont pas perçu leurs salaires jusqu?à présent, mais en revanche l?un des membres de cette délégation continue à percevoir son salaire d?enseignant à l?université de Tizi Ouzou ? » Allusion faite bien sûr à Belaïd Abrika. Cette aile dite « antidialogue », mais qui n?est tout de même pas contre le « principe du dialogue », compte, en guise de réplique, réinvestir la rue juste après l?Aïd. Les conférenciers ont parlé d?une réunion interwilayas qui se tiendra la semaine prochaine pour définir les actions à mener afin de faire avorter cet accord. Ces « antidialogues » pourront-ils mobiliser la population kabyle derrière leur « cause » ? Les rues de la Kabylie brûleront-elles encore une fois ? Cela dépendra de la crédibilité des uns et des capacités mobilisatrices des autres.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)