L'Aigle Noir peut viser haut !

Tel le combat de boxe ayant opposé Muhammad Ali à George Forman un certain 30 octobre 1974 pour la ceinture de Champion du monde (l'historique «Rumble in the jungle» s'est déroulé dans l'endroit même où cette finale aller de C1 africaine s'est jouée), c'est le titre africain suprême qui est en jeu pour l'empoignade entre l'AS Vita Club et l'ES Sétif. Pas le même sport, mais un enjeu tout aussi salivant. Quarante ans après, le stade Tata Raphael de Kinshasa est le théâtre d'un choc prestigieux. Dans l'antre des «Dauphins Noirs» les Sétifiens ont livré un premier acte solide et ont été récompensés au bout de 17 minutes de jeu lorsque le défenseur des locaux Mebelé, trompé par la trajectoire du ballon, marque contre son camp suite à un corner botté par Younès. Les Algériens ne pouvaient pas rêver d'une meilleure entame. Quant à leurs hôtes, ils ont dû attendre la 21e minute pour se créer la première occasion, mais Sofiane Khedaïria capte tranquillement le tird'Issofo. Après l'ouverturedu score, les poulains deKheir-Eddine Madoui ont laissé le jeu à un adversaire qui ne s'est pas vraiment montré dangereux. Vint alors cette 40e minute quand Abdelmalek Ziaya décroche une lourde frappe que le portier Lukang dévie sur son montant. L'Aigle Noir est passé tout près de doubler la marque à cinq minutes de la pause. Alors que le break semblait près, les Congolais ont obtenu un penalty généreux sifflé par Janny Sikazwe (ce même arbitre avait sifflé un penalty inexistant contre l'Algérie face au Burkina Faso) dans le temps additionnel suite à une main, que seul lui a vue, du défenseur Lagraâ dans la surface. Une sentence que Lima Mabeidi transforme (45'+2). Les deux équipes rejoignent les vestiaires dos à dos (1-1). Comme attendu, l'égalisation tardive du team de Kinshasa a quelque peu assommé les gars d'Aïn El-Fouara et s'était visible lors de l'entame de la seconde période. Flottements dans la défense, un milieu de terrain qui a commencé à perdre beaucoup de ballons, l'orage s'annonçait et le «Wiffak» devait faire le dos rond. Après 10 minutes délicates, les coéquipiers de Zerara ont sorti la tête de l'eau. Dans ce genre de match le réalisme est requis et l'Entente n'a pas manqué de concrétiser sa 3e occasion franche au tableau d'affichage. Un long une-deux entre Ziaya et Djahnit. Ce dernier gagne son face à face et refroidit le stade Tata Raphael. Sublime! Dès lors, il fallait s'attendre à la réaction des protégés d'Ikwanga-Ibenge. À un quart d'heure de la fin Mabidi se distingue encore une fois avec un missile venu mourir dans les filets de Khedaïria. La marque nivelée, le team des Haut-Plateauxn'abdique pas pour autant et continue à attaquer. La meilleure solution pour contenir Munganga et consorts qui cherchaient à prendre les devants. La baraque a tenu et les dignes ambassadeurs du football algérien reviennent avec un nul qui leur ouvre la voie royale avant l'ultime manche samedi prochain à Tchaker. La gloire est à 90 minutes. M. T.