Algérie

L'AIE pessimiste pour 2020 et 2021



Les nouvelles ne sont pas rassurantes quant à l'évolution de la demande pétrolière mondiale. Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), publié jeudi 13 août, fait ressortir une tendance à la baisse pour 2020 et 2021, en raison de la "faiblesse persistante" du secteur des transports, notamment aérien, et de "la crise sanitaire".En termes chiffrés, la demande de brut doit ainsi chuter cette année à "91,9 millions de barils par jour, soit 140 000 barils par jour de moins que prévu jusqu'alors, avant de rebondir à 97,1 millions de barils par jour l'an prochain, soit 240 000 de moins que prévu", lit-on dans le rapport qui souligne que "les secteurs du transport aérien et terrestre, qui constituent tous deux des composantes essentielles de la consommation de pétrole, continuent à connaître des difficultés". Partout, dans le monde, des milliers d'avions sont cloués au sol en raison de la pandémie de coronavirus et rien ne permet d'espérer une reprise assez généralisée des vols dans l'immédiat. Combien de temps faudra-t-il encore attendre avant la réouverture des frontières et la reprise de vols ' L'AIE explique avoir revu à la baisse ses perspectives pour l'an prochain, car "le secteur aérien va probablement mettre plus longtemps à se remettre debout".
La pandémie de Covid-19 a mis quasiment à l'arrêt le trafic aérien. Selon des statistiques fournies par l'Agence internationale, le trafic mondial était, "en juillet encore, en baisse des deux tiers", par rapport à la normale, après avoir plongé en zone négative "-75% en juin et -79% en mai". "Les voyages d'affaires vont rester très réduits au niveau mondial tant qu'un vaccin ne sera pas trouvé, tandis que les voyages de loisirs seront essentiellement limités aux vols intérieurs et court-courriers", détaille-t-elle. Alors que la demande n'arrive pas à reprendre de la vigueur, l'offre, elle, fait des siennes, prenant plus de volume. Effectivement, la production est repartie "à la hausse en juillet", note l'AIE qui confirme ainsi les chiffres à la hausse contenus dans le rapport de l'Opep rendu public, mercredi dernier. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avaient, en effet, pompé, en juillet, plus de pétrole que ne le permet l'accord de limitation de la production signé entre l'Opep et ses alliés. Le gros de la surproduction provient des pays du Golfe, l'Arabie saoudite en tête.
"L'incertitude actuelle concernant la demande, à cause du Covid-19, avec la possibilité d'une production en hausse, signifie que le rééquilibrage du marché reste délicat", met en garde l'AIE. Il va en résulter, forcément, une baisse encore plus prononcée des prix de l'or noir. Pour le moment, les cours du brut demeurent bas. Ils pourront le rester, si l'économie mondiale n'affiche pas des signes positifs de redressement, et si l'Opep et ses partenaires ne parviennent pas à maintenir la discipline voulue dans le respect de l'accord de limitation de la production.
Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'est replié de 47 cents, ou 1%, pour terminer à 44,96 dollars à Londres.
Youcef Salami


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