L'AIE entrevoit une accalmie à l'horizon

L'Agence internationale de l'énergie s'attend à ce que la flambée des cours pétroliers mondiaux s'atténue au fur et à mesure que les niveaux de production augmentent. Les prix du pétrole, qui ont atteint un record en trois ans le mois dernier, ont contribué à augmenter la production mondiale, en particulier aux Etats-Unis, où les forages de schiste dépendent d'une bonne rentabilité du baril. Cependant, malgré une reprise importante de la production américaine, l'AIE dit ne pas s'attendre à ce que l'offre US revienne à ses niveaux d'avant la pandémie avant la fin de l'année prochaine. "Le marché pétrolier mondial reste tendu selon toutes mesures mais un répit dans les hausses des cours pourrait être à l'horizon", écrit l'AIE dans son rapport mensuel publié hier. "Les prix actuels contribuent à stimuler l'activité (aux Etats-Unis), même si les opérateurs s'en tiennent aux engagements de discipline en matière de capital", souligne l'Agence.Côté demande, l'AIE dit constater un renforcement de la demande mondiale en raison "de la forte consommation d'essence et de l'augmentation des voyages internationaux, alors que de plus en plus de pays rouvrent leurs frontières". Longtemps considérée comme le maillon faible de la reprise, la demande repart de plus belle, selon l'AIE qui, face à la hausse des contaminations par la Covid-19 en Europe et aux Etats-Unis, n'exclut pas l'hypothèse d'un essoufflement de la demande si l'activité industrielle venait à marquer le pas et que les prix du pétrole repartaient à la hausse.
En tout cas, l'AIE a laissé ses perspectives de la demande mondiale de pétrole quasi inchangées pour cette année et 2022, attendant une progression de 5,5 mb/j et 3,4 mb/j respectivement. Au chapitre de l'offre, les chiffres communiqués par l'AIE montrent que la production "augmente déjà" avec, au tableau, une hausse de 1,4 million de barils par jour (mb/j) en octobre ? dont la moitié grâce à la reprise de la production américaine ? pour atteindre un total de 97,7 mb/j. L'Agence table sur 1,5 mb/j supplémentaires en novembre et décembre, là encore avec l'offre américaine, et ce, même si l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés temporisent face aux appels à augmenter plus vite leur offre. La production américaine de pétrole a atteint 11,5 millions de barils par jour la semaine dernière.
Les plateformes de forage américaines pour le pétrole et le gaz naturel ont augmenté la semaine dernière de quatre forages, à 454 puits, a indiqué, vendredi, la société de services énergétiques Baker Hughes. Contrairement aux prévisions du ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz Ben Salman, qui tablait la semaine dernière sur une éventuelle progression des stocks mondiaux de pétrole dès le mois prochain, l'AIE s'attend à ce que les stocks des pays de l'OCDE chutent de 51 millions de barils en septembre pour s'établir à 250 millions de barils en dessous de la moyenne quinquennale et à son plus bas niveau depuis début 2015. Cependant, les données préliminaires disponibles pour le mois d'octobre indiquaient une légère augmentation des stocks.

Ali Titouche