Cette année, la
célébration de l'Aïd El-Adha avait encore le goût de la qualification de
l'équipe nationale pour le Mondial 2010. Et même si beaucoup de familles ont
fait l'impasse sur ce rite, faute de moyens suffisants, l'essentiel est que la
joie, même incomplète, était présente.
Comme à l'accoutumée, le jour de l'Aïd a été
marqué par la défaillance des agents de service public, mis à part ceux du
secteur public qui étaient en poste comme les agents de la Protection civile,
les services des urgences médico-chirurgicales ou les corps constitués. En
parallèle, les petits métiers conjoncturels ont fait leur réapparition, comme
ces égorgeurs qui ont plafonné leur offre de service à 1.000 dinars par tête de
mouton égorgée. L'activité commerciale a été nulle et les ménagères ont fait le
plein, le jeudi notamment, pour ce qui est des légumes, du lait et même du
pain.
A propos de ce produit, sur une dizaine de
boulangeries, deux uniquement ont ouvert leurs portes, et ce à partir de 6
heures du matin, avant de les fermer juste avant la prière de l'Aïd. Parmi, ces
boulangers, il y a ceux qui ont préféré vendre toutes leurs fournées à des
revendeurs pour être plus libres pour le reste de la journée. Les quelques
boulangeries ouvertes étaient prises d'assaut, au point où pour satisfaire leur
clientèle, certains de ces boulangers, ouverts pour assurer uniquement le
service minimum, ont opté pour une ration limitée. « Pas plus de 10 baguettes
», lance dès la première fournée le boulanger, visiblement pressé de fermer. A
l'intérieur de la boulangerie, le personnel était limité.
«C'est la raison pour laquelle je ne peux
satisfaire toute la demande, sachant au préalable que celle-ci triple durant
cette fête. Le départ de plusieurs de mes travailleurs en est la principale
raison», devait nous expliquer le boulanger.
Pour les retardataires qui n'ont pas acheté
pour différentes raisons le mouton du sacrifice, certains maquignons
proposaient des bêtes aux alentours des abattoirs d'Oran à des prix non
négociables et certains pères de famille, n'ayant plus le choix, n'avaient
d'autre solution qu'abdiquer. Pour le transport, mis à part certains opérateurs
qui ont assuré la liaison Oran/cimetière de Aïn El-Beïda, les autres lignes
étaient désertées, au même titre que les taxis qui sont restés chez eux pour
faire la fête. En revanche, les clandestins n'ont pas raté cette occasion pour
aller garer dans «leurs stations», comme celle de la place Gambetta, en se
frottant les mains à la vue du client. Une course en aller-retour sur l'EHS de
Canastel pour une urgence médicale n'est pas négociable sous les 1.000 dinars.
Au niveau du service de garde de cet établissement, dans l'après-midi, plus de
200 personnes attendaient et le seul médecin affecté pour la consultation était
visiblement dépassé. L'autre bémol est l'absence dans certains quartiers des
équipes de la DHA durant le jour de l'Aïd, habituées pourtant à assurer leur
mission.
Par ailleurs, la veille de l'Aïd, des membres
de l'association El-Amal activant dans le domaine de la santé ont rendu visite
aux enfants hospitalisés au niveau du CCI (Clinique chirurgicale infantile).
Ces patients, oubliant pour un moment leurs douleurs, ont eu droit à des
cadeaux et surtout à quelques moments de bonheur, avec des fous rires suite au
spectacle donné par un amuseur. Des particuliers également n'ont pas hésité à
venir distribuer des cadeaux et des confiseries aux malades.
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Posté Le : 29/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com