Algérie

L'Aïd, ses bonnes actions... et ses pénuries


Une fois de plus, durant ces deux jours de l'Aïd, la notion de service public chez certains opérateurs reste encore vague. Hormis les services municipaux et ceux assurant un travail posté qui ont été présents, les privés ont brillé par leur absence. Cela s'est fait déjà sentir le dernier jour de Ramadan, lorsque le lait en sachet, à titre illustratif, a été rare, en raison de la faible quantité mise sur le marché, de nombreuses unités de production ayant fermé du fait du départ massif de leur personnel vers leurs wilayas de résidence. Le jour de l'Aïd, durant toute la matinée, tout était fermé et le transport devenait problématique pour les citoyens qui devaient rendre visite à leurs proches. Quant aux boulangers, en moyenne 3 boulangeries de quartier sur 5 étaient fermées et, du coup, vers 11 heures, le pain était introuvable. Certaines boulangeries ont même opté pour la solution de facilité afin de se libérer : céder les fournées aux revendeurs ou ceux ayant l'habitude de s'installer aux abords du marché des Aurès, entre autres. Idem pour les cafés et les buralistes qui sont restés fermés toute la journée à part certains qui ont vu juste en sacrifiant leur journée afin de faire recette. Un citoyen rencontré à Gambetta et habitant la cité de l'USTO affirme s'être déplacé à pied à la recherche de la moindre cigarette. Toutefois, l'activité qui a fait encore défaut et qui a été pénalisante demeure le transport dont les opérateurs se sont rués vers une seule destination ; le cimetière de Aïn El-Beïda, créant dès les premières heures de la matinée une immense circulation aux alentours du cimetière. Ceci a été l'occasion attendue des «clans» pour imposer leur diktat en doublant les tarifs.

 En revanche, les services communaux et notamment ceux de la DHA ont été cette fois à la hauteur en assurant leur service convenablement. Idem pour les forces de l'ordre, de la Protection civile et des services des urgences qui sont restés sur place. En somme, les appels répétés des organisations professionnelles en direction de leurs adhérents afin d'assurer leur mission de service public se sont avérés vains dans la plupart des cas.



Réconforter les malades et les personnes âgées



Les différentes structures abritant les enfants malades et surtout les personnes âgées ont été durant ces deux jours de fête très fréquentées par des dizaines de personnes venues exprimer leurs sentiments de compassion envers ces personnes. C'est le cas de la caserne Châabane, ainsi que de la petite maison du Pauvre, sous tutelle de l'évêché d'Oran, sise à l'Avenue Max Marchand. Si certains sont venus rendre visite à des pensionnaires proches pour les arracher de l'oubli le temps d'une journée, d'autres citoyens le font systématiquement depuis des années. C'est l'exemple de cette dame qui affirme que depuis 10 ans, elle vient rendre visite à ces personnes du 3ème âge avant même d'aller visiter sa propre mère. Pour elle, ce geste la réconforte et lui donne le sentiment du devoir accompli car, comme elle devait le répéter plusieurs fois, «personne n'est à l'abri et personne n'est vraiment maître de son destin». Pour les pensionnaires, la portée d'une telle visite par un jour de fête n'est nullement matérielle car, comme ils devaient le déclarer : «nous ne manquons de rien ici, mais nous avons besoin d'affection». En aparté ou en groupes, les discussions allaient bon train et la joie était visible sur les visages des pensionnaires heureux d'être de nouveau en relation avec le monde extérieur. Il en est de même au centre d'oncologie pédiatrique de l'EHS Emir Abdelkader, où sont hospitalisés des enfants atteints de cancer.

 Comme à l'accoutumée, ce sont des personnes anonymes qui ont fait des dons de vêtements et de jouets pour ces malades venus de plusieurs wilayas de l'ouest du pays. A ce titre, il est à rappeler que durant toute cette semaine, toutes les structures abritant les enfants malades ou abandonnés vivront au rythme d'une action lancée à l'échelle nationale sous le mot d'ordre : «un enfant, un jouet, un sourire». C'est justement cette joie qui, selon les pédiatres, demeure une des conditions premières de toute thérapie, qui fait défaut à certains malades, notamment ceux dont les parents n'ont pas le temps de les visiter quotidiennement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)