Algérie

L'agriculture fragilisée par le stress hydrique



«S'il n'y a pas de pluies durant ce mois de décembre, le ministère de l'Agriculture déclarera la saison agricole 2010-2011 sinistrée», a déclaré un chercheur universitaire spécialiste en économie agricole en précisant que la Jordanie s'apprête à  vivre sa troisième année consécutive de sécheresse. Occupant les vastes vallées désertiques et arides du Proche-Orient, le royaume de Jordanie a toujours été confronté à  des contraintes hydriques aiguës. Avec des ressources annuelles moyennes ne dépassant pas un milliard de mètres cubes (eaux superficielles, pluviales et souterraines confondues), dont 74% destinés à  l'agriculture, 22% pour la consommation domestique et 4% seulement pour l'industrie, la ration en eau dans ce pays est estimée à  161 m3/habitant/an. Une moyenne d'approvisionnement très en deçà du seuil de pauvreté hydrique qui est de 1 000 m3/habitant/an.
L'approvisionnement en eau négocié avec Israël
Il faut dire que les incertitudes ont toujours accompagné les ressources hydriques dans ce pays. Outre la rigueur climatique qui rend souvent aléatoire l'approvisionnement en eaux pluviales, des contraintes, d'ordre géopolitique, planent également sur les eaux superficielles provenant des fleuves du Jourdain ou du Yarmouk que se disputent d'autres pays de la région dont Israël et la Syrie. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) souligne à  ce sujet dans un rapport élaboré en 2008 : « Les eaux de surface internes en Jordanie sont évaluées à  682 mètres cubes par année seulement. Les trois principaux aquifères de surface sont le Jourdain, le Zarqa et le Yarmouk. La plus importante source d'eau de surface externe est le Yarmouk, à  la frontière syrienne. Elle représente 40 % des ressources en eaux de surface de Jordanie. Toutes les ressources en eau de surface ont perdu en fiabilité, tant en terme de qualité que de quantité. Le Jourdain et le Yarmouk sont affectés du fait d'une exploitation en amont par la Syrie et Israël, qui réduit la part de la Jordanie. Pourtant, le traité de paix entre la Jordanie et Israël, signé en 1994, garantit à  la Jordanie une part équitable d'eau provenant du Jourdain et du Yarmouk».
En revanche, selon le même rapport, les ressources souterraines renouvelables sont estimées à  500 millions de m3/an dont dépend principalement l'alimentation en eau des foyers jordaniens. Ces aquifères sont toutefois soumis à  de fortes pressions du secteur agricole, qui en utilise environ 70%. La mobilisation des eaux pluviales n'atteint qu'une infime partie des précipitations annuelles avec une moyenne de 15%, alors qu'il est utile de préciser qu'environ 80% des eaux jordaniennes sont stockées en Israël faute d'équipements nécessaires à  l'intérieur du pays, a précisé le responsable de l'entreprise de gestion des eaux de la vallée du Jourdain.                     


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