Les exploitants agricoles, surtout ceux de l'ouest du pays, avaient donné le ton en évoquant une baisse de la production des produits agricoles, confirmée depuis par le ministère de tutelle. Ni les différents dispositifs d'aide mis en place par l'Etat ni ceux du système de régulation Syrpalac n'ont pu influer positivement sur les prix et la production des produits agricoles.
Avec une multitude d'intervenants, comme les chambres d'agriculture, les organismes de type Unpa, Oaic, Ccls etc... ainsi que les différents acteurs sur le terrain, aucun d' entre eux n'ont pu à ce jour changer la donne.
'Les citoyens subissent les contre-performances de l'agriculture, et ce n'est pas avec les dix brebis ou les deux vaches promises aux fellahs par le fonds du Pndri que les choses vont changer pour l'agriculture. Les milliards des crédits épongés n'ont pas servi à grand-chose', nous déclare un fellah avisé. La facture alimentaire, qui a presque doublé depuis une dizaine d'années, reflète fidèlement la situation. 'Nous sommes bombardés de décrets, de lois et de circulaires dont nous ignorons les objectifs. Le fellah doit s'occuper de son travail et non de la bureaucratie', s'insurge un autre exploitant agricole. En effet, de dispositif en dispositif, de circulaire en circulaire et de décret en décret, le fellah ne sait plus à quel saint se vouer. 'Avec les actes de concession remis aux exploitants, le problème ne sera nullement réglé', nous dit-on sur ce volet souvent mis en avant pour expliquer les faibles performances.
Plus grave, des dérives sont à craindre autour des transactions de terre agricoles, devenues propriétés d'exploitant. Celui-ci imposera sa loi vis-à-vis de la tutelle et les détournements des terres agricoles de leurs vocations ne sont pas à exclure : 'Il suffit d'investir dans des PME dites de l'agroalimentaire et vous échappez aux tracas des labours semailles et des ccls. Les zones industrielles et d'activité sont plus rentables tant que la santé financière de l'importation et ses avantages sont garantis', avoue un jeune investisseur.
D'autre part, la dilapidation des terres agricoles fertiles et à haut rendement pour les besoins des Pdau, complique la donne, et chaque extension du Pdau dévore des milliers d'hectares de terres agricoles irremplaçables. Et certains de ne pas comprendre les orientations contradictoires : entre urbanisation sur les surfaces agricole d'un côté et de l'autre les milliards de dinars pour la mise en valeur de terres à faible rendement. L'année 2011/2012 risque d'être à un tournant important pour l'agriculture algérienne. 'Si les résultats faibles persistent, il y aura des changements de stratégie pour y faire face. Ce n'est pas exclu', affirme un cadre des services agricoles de Sidi Bel-Abbès.
N.B.
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Posté Le : 18/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Noureddine BENABBOU
Source : www.liberte-algerie.com