Algérie

L'agonie d'une légende : l'Entente sportive algérienne se meurt


L'Entente sétifienne ou plus précisément d'Algérie est à l'ultime agonie. Il n'y a personne, hélas, à son chevet. Pourtant sa mythique histoire devance largement l'équipe actuelle. Des hommes et des hommes l'ont faite. Des jeunes et des jeunes espèrent continuer à la faire.Elle se doit de garder donc le rang appréciable qui est le sien. Equipe de coupe, de championnat, de doublé, de deuxième souffle et de bon finaliste intercontinentale; elle a brillé de mille feux, aux couleurs du pays, sur des terrains étrangers et lointains. Ces feux, faute d'attiseurs de flammes, s'apprêtent à s'éteindre d'un match à l'autre. L'Entente comme l'histoire nationale doit être un patrimoine collectif. A préserver.
À Amman, en un certain jour de mai d'une certaine année, il y avait comme à Sétif, des banderoles titrées en noir et blanc qui juxtaposaient avec relief l'étendard national. Là, tout se confondait. L'Entente était dans l'Algérie, Sétif dans le c?ur de tout Algérien.
Quelle prouesse ! Un formidable élan de sentiment collectif était vite dressé d'Est en Ouest, du Sud au Nord. Nos compatriotes installés outre-mer étaient également de la partie. L'on ne savait pas à l'époque que l'Algérie allait être qualifiée au Mondial en Afrique du Sud. L'on ne savait pas encore quel engouement va-t-elle créer cette qualification de fin 2009.
L'Entente avait créé le bonheur national. En devenant une fierté nationale; elle a renforcé l'honneur d'être encore Algérien en ces moments où la gaieté s'est enfuie des rues d'Alger et des autres villes.
En cette nuit du 18 mai 2007, l'Algérie oubliait ses élections pour chavirer, tous ensemble, gouvernants et gouvernés, candidats et électeurs, dans le bien-être et le ravissement que procurait cet exploit international.
Des tripes de ce club, il se dégage viscéralement qu'à chaque réussite soit tout au long de son parcours, l'Entente n'aurait pas reçu autant de consécrations sans l'apport inestimable, voire inégalable de ses supporters. Hooligans parfois, pantois une autre, mais éternellement au chevet du club. Cette fois-ci, ils sont seuls, ces jeunes que l'on vient à chaque élection attendrir. En secourant l'Entente, c'est aussi donner de l'espoir à cette jeunesse et la laisser croire que l'égalité nationale est un principe constitutionnel. Sonatrach n'est pas la propriété d'un onze quelconque. Elle est nationale tant qu'elle régule à elle seule toute la finance publique. On la verra bien dans le rôle d'un sponsor de la totalité du football algérien. Sinon, c'est à l'équipe de Hassi Messaoud qu'échoira la priorité de la manne budgétaire dispensée par cette entreprise.
Ça ne sert à rien de disserter sur le palmarès, ni sur les gloires, ni sur les mérites; tant l'équipe est connue et reconnue. L'Entente n'entend pas de tendre la main ou faire la manche; il suffit d'un geste chevaleresque, digne des pouvoirs publics pour que le souffle ententiste revienne. Ne serait-ce qu'à la mémoire révolutionnaire de Makhloufi, Kermali, Aribi. Car si l'Entente meurt, ce n'est pas un club qui meurt, c'est toute la colonne vertébrale du football algérien qui s'en va. L'Histoire en témoignera. Où sont ces députés, ces sénateurs de Sétif, ces entremetteurs, qui, lors de leur campagne électorale n'ont pas dégarni le café « des sportifs » chez Hadj Koussa, où ils s'entouraient des icônes du pays, de la ville et de l'équipe, Salhi, Mattem, Cheniti, et bien d'autres ' Où sont ces nouveaux investisseurs ' Où est le wali, d'habitude prompt à tendre le bras, en cas de péril en la demeure et qui doit refuser que le cercueil de l'Entente ait à s'ensevelir sous son règne ' Quand l'on reçoit les honneurs, Messieurs, il faut pouvoir les rendre. Rester dans une dimension de grandeur, c'est savoir par ailleurs mettre de l'ordre en son sein, bien mettre le pied au bon étrier et donner les rennes à ceux qui savent les tenir.
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