Après le temps des promesses électorales, voici venu le temps de l'action. Tout juste installé dans ses nouvelles fonctions de président de la République, Abdelmadjid Tebboune est dans l'obligation d'engager un véritable marathon pour mettre en œuvre le très chargé agenda politique qu'il a promis d'exécuter. La révision de la Constitution sera certainement précédée de consultations avec la classe politique qui, dans son ensemble, n'a pas signé de chèque en blanc au nouveau locataire d'El-Mouradia.Nawal Imès - Alger (Le Soir)- Les semaines à venir seront certainement marquées par une série d'initiatives. La première d'entre elles sera, sans conteste, des consultations avec les composantes de la classe politique autour notamment d'un des chantiers phares du mandat présidentiel, à savoir la révision de la Constitution. Une telle refonte, «profonde», comme promise par Abdelmadjid Tebboune, ne saurait se faire sans l'adhésion de la classe politique.
Cette dernière, quasiment en hibernation depuis plusieurs semaines, sera sollicitée pour se positionner au sujet des amendements qui seront introduits.
En prononçant jeudi son premier discours en tant que président de la République, Tebboune a clairement fait savoir que la révision de la Constitution ne saurait tarder. «Dans les quelques semaines à venir», avait-il dit, laissant entendre que d'ici le mois de février, le chantier sera bel et bien finalisé. Pour ce faire, ce n'est certainement pas une démarche en solo qu'il adoptera. Il a promis des consultations larges. La réussite d'une telle entreprise dépendra en grande partie de l'accueil que réserveront les partis politiques à une telle initiative. Si les traditionnels appuis du pouvoir que sont les appareils du FLN et du RND ne rateront pas l'occasion d'une remise en selle inespérée, rien n'est gagné du côté de l'opposition.
Les partis politiques qui la composent ne parlent certes pas d'une même voix et leurs positions sont quelque peu différentes, il n'en reste pas moins que même les plus conciliants ont eu des réactions mitigées suite au discours d'investiture de Tebboune. La question du dialogue est étroitement liée à la crise politique qui secoue le pays. L'emprisonnement de plusieurs dizaines d'activistes et de militants rend toute négociation quasi impossible. Le RCD, le PT et, à un degré moindre, le MSP en font une question centrale. On prête au Président récemment installé l'intention d'œuvrer en faveur d'une libération prochaine des détenus d'opinion, un geste qui plaidera en faveur d'un apaisement et qui sera certainement perçu comme un gage de bonne volonté. Les discussions autour de ce que pourraient être les contours de la prochaine Constitution pourraient alors ne plus être perçues comme un coup de force. Une adhésion nécessaire puisque la révision promise s'annonce profonde.
Les changements qui seront introduits toucheront plusieurs aspects liés au mode de gouvernance, à la limitation des mandats présidentiels et la fin du régime ultraprésidentiel. C'est du moins ce que le candidat Tebboune avait annoncé. Jusqu'à quel point le Président qu'il est devenu serait-il en mesure de rétrécir ses prérogatives, de séparer les différents pouvoirs ' L'avenir proche le dira certainement. Il dévoilera également les répercussions qu'auront les changements introduits dans la Constitution sur un certain nombre d'autres textes de loi. Celle relative aux élections arrive en tête de liste puisqu'elle figure parmi les chantiers prioritaires du Président. Les modifications qui toucheront la vie économique et sociale ne seront pas non plus sans conséquence. C'est dire que Tebboune entame son mandat avec un agenda bien chargé.
N. I.
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Posté Le : 22/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nawal Imès
Source : www.lesoirdalgerie.com