Algérie

«L'agence nationale du médicament opérationnelle dès janvier prochain»



Annoncée depuis 2009 sans pour autant être mise en place, l'Agence nationale du médicament entamera enfin sa tâche de contrôle et de régulation du marché pharmaceutique en Algérie à partir de janvier 2020. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre de la santé et de la réforme hospitalière, Mohamed Miraoui.Par cette entrée en service, l'agence épargnera au ministère de la santé la gestion directe des produits pharmaceutiques et donc les interminables conflits avec les producteurs et importateurs qui devront, à l'avenir, s'enquérir de toute l'information médicale et scientifique relative à leurs produits.
Inspirée de l'expérience américaine, jordanienne et française, cette instance se chargera dorénavant d'organiser le marché du médicament en pleine gestation, de gérer son acquisition, son contrôle, sa qualité et son efficacité. L'Etat se chargera de définir les orientations de la politique de santé. Un rapport annuel sera adressé au ministre de la santé sur la situation du marché des produits pharmaceutiques et son évolution avec un bilan annuel de toutes les activités.
Selon le ministre de la santé, «l'agence vient d'être créée et nous sommes en train de mettre en place les mécanismes nécessaires pour qu'elle puisse remplir sa tâche dès le mois de janvier 2020». S'exprimant hier à l'émission «L'invité de la rédaction de la radio Chaîne 3», le désormais premier responsable du secteur de la santé annoncera également que «tous les textes d'application de la nouvelle loi sur la santé seront prêts en décembre prochain», précisant également que la nouvelle loi sur la santé adoptée en mai 2018 entrera officiellement en vigueur à partir de 2020. M. Miraoui a indiqué que «des commissions sont en train de travailler et on espère que d'ici la fin de l'année on aura mis en place tous les textes d'applications pour passer directement à la nouvelle loi». Une étape importante et déterminante pour mettre de l'ordre dans ce secteur qui bénéficie d'une enveloppe budgétaire annuelle d'environ 4 milliards de dollars sans pour autant satisfaire et les citoyens et les professionnels. A cet effet, le ministre dira que «tous les moyens matériels et financiers sont mobilisés mais malheureusement personne n'est content». Il est impératif de définir la faille, d'où un travail d'évaluation entamé et qui a permis de cerner les 80% du budget qui vont au fonctionnement (soit les salaires, les médicaments?).
C'était une petite introduction pour annoncer la mise en place également de la contractualisation. «avec la nouvelle loi de santé on doit aller vers la contractualisation», a soutenu M. Miraoui tout en insistant sur «la gratuité qui reste un acquis et un principe». Le responsable a assuré que la «contractualisation» est un passage «du régime forfaitaire au régime réel et le citoyen ne va rien payer».
1 922 agressions physiques enregistrées en 2019
Commentant les derniers actes de violences enregistrés contre le personnel de la santé, le ministre a révélé que depuis le début de l'année 2019 le secteur a enregistré «1 922 agressions physiques et 27 909 agressions verbales».Pour éradiquer ce phénomène qui prend de l'ampleur, il fera savoir que son département a pris une batterie de mesures comme le renforcement et la formation des agents de sécurité, l'installation de caméras de surveillance et le renforcement du personnel paramédical au niveau des services des urgences avec l'amélioration de l'accueil.
Le programme d'importation des médicaments de 2020 libéré depuis juillet
Pour ce qui est du lourd dossier des médicaments dont la facture s'élève à près de 106 milliards de dinars, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a fait savoir également que le programme d'importation de médicaments pour l'année 2020 avait été libéré le 1er juillet 2019 afin de pallier les ruptures récurrentes. Il ajoutera que la cellule nationale de médicaments, installée au niveau central se réunit chaque semaine pour examiner les obstacles qui entravent la disponibilité des médicaments et faire le suivi. Celle-ci compte des cadres du ministère, des membres du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) et du Conseil national de déontologie, des producteurs, des importateurs et des distributeurs.
Ilhem Tir


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