L'Agence nationale de gestion du microcrédit de Tamanrasset Organisme étatique ou 'entreprise familiale' '

Pour bénéficier d'un poste d'emploi à l'Agence nationale de la gestion du microcrédit (Angem) de Tamanrasset, il faut inéluctablement être un proche du coordinateur de la wilaya.
Avoir un lien de parenté avec lui est malheureusement devenu le critère de sélection adopté dans les recrutements, en fermant les yeux sur l'expérience professionnelle et les compétences dans une agence qui fonctionne cahin-caha, eu égard aux dossiers qui s'amassent dans les tiroirs, dénoncent des employés de ladite agence dans un rapport accablant adressé à la direction générale de l'Angem et dont nous détenons une copie.
Et de poursuivre : 'La moitié des dossiers d'octroi de crédit sont rongés par les mites, pendant que le coordinateur impose à ses accompagnateurs de valider les dossiers de ses proches, son frère et son épouse entre autres, même s'ils ne sont pas éligibles et ne remplissent pas les conditions requises. Le pire est qu'il va jusqu'à leur demander d'enfreindre la loi, rien que pour arriver à ses fins.'
Dans le même rapport, on lit également que certains employés s'arrogent le droit de se présenter quand ils veulent et de s'absenter quand ils veulent, en bénéficiant des affinités avec un responsable inscrit aux abonnés absents, qui compte néanmoins faire de l'agence 'une entreprise familiale', maugrée-t-on. Les employés ayant requis l'anonymat ont tancé vertement le dysfonctionnement et l'anarchie qui règnent dans l'agence en question. 'Le dernier recrutement, souligne-t-on, s'est fait sans commission et sans respecter les procédures d'emploi', obligeant l'employeur à passer via l'agence de l'emploi pour annoncer les nouveaux postes à pourvoir. 'Tout le monde était surpris le matin en apprenant qu'un proche du responsable était installé dans le nouveau poste de recouvrement, sans consulter les membres de la commission et sans annoncer l'offre d'emploi, alors qu'en matière des conditions exigées il existe deux autres candidats qui sont prioritaires, notamment en ce qui concerne l'âge et l'expérience demandés', peste-t-on, non sans signaler que 'certains accompagnateurs qui doivent normalement travailler dans les daïras où ils sont nommés sont installés par convenance à l'antenne de Tamanrasset, au détriment des jeunes promoteurs contraints de faire longue route pour déposer leurs dossiers, alors qu'ils peuvent être pris en charge sur place et sans déplacement.'
Et de renchérir : 'L'agence dispose de deux véhicules de service. Toutefois, on peine quotidiennement à se déplacer pour les besoins de service ('), on effectue rarement des missions hors du chef-lieu de daïra et parfois on se déplace à ses dépens. Cependant, ce qui reste à comprendre est comment il trouve (le coordinateur) le moyen de justifier la consommation effrénée du carburant
Concernant les procédures d'emploi non respectées, le coordinateur en question, joint par téléphone, a répondu succinctement : 'Vous allez vous plaindre où vous voulez', avant de nous raccrocher au nez.
Dans le but de vérifier la véracité des faits, nous avons contacté le directeur général de l'Angem qui a, de son côté, assuré 'de prendre les choses en main en mettant sur pied une commission d'enquête dans les tout prochains jours à l'effet de faire la lumière sur cette affaire'.
Rabah Karèche