La politique migratoire européenne et de demande d'asile fait déjà l'objet de beaucoup de controverses en Europe, mais aussi au niveau des organismes de défenses des droits de l'homme de l'ONU.Un groupe d'eurodéputés va lancer une enquête sur Frontex, l'agence européenne de surveillance des frontières, en raison des accusations qui pèsent sur elle, aussi de sa participation à des refoulements illégaux de migrants. Il s'agit notamment de refoulement de bateaux de demandeurs d'asile de Grèce vers la Turquie, et de refoulement d'immigrés de Hongrie.
Soit, autant de pratiques contraires au droit d'asile qui ont été dénoncées par les défenseurs des droits humains, et ont conduit l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) à ouvrir une enquête. Le retrait de l'agence européenne de la Hongrie a pour origine, aussi, une condamnation de Budapest par la justice européenne en raison des violations commises à l'égard des migrants.
Ce "groupe de travail" qui a été constitué au sein de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen. Il sera chargé de mener une enquête pendant quatre mois sur les violations des droits fondamentaux dont Frontex est accusé mais également, de façon permanente, de surveiller le fonctionnement de l'agence, dont la création en 2004 avait suscité une grande polémique.
C'est le média allemand Der Spiegel qui avait fait les premières révélations en octobre dernier l'accusant d'être impliquée avec les garde-côtes grecs dans des incidents de refoulement de bateaux de demandeurs d'asile de Grèce vers la Turquie. Frontex, dont le mandat a été renforcé en décembre 2019, doit disposer d'un effectif permanent de 10 000 gardes-frontières et garde-côtes à l'horizon 2027, reflet d'une politique sécuritaire de la gestion de la crise migratoire dénoncée en Europe et ailleurs.
Commentant la décision de Frontex de suspendre ses opérations en Hongrie, qui a été saluée par les défenseurs des droits humains, Brijitte Espuche, co-coordinatrice du réseau Migreurop, a indiqué que la Hongrie est accusée de "pushback", c'est à dire "de renvoyer une personne sans procédures, examens de sa situation, et sans qu'elle ait la possibilité de déposer une demande d'asile ou de contexte la mesure de renvoi".
Ces refoulements qui sont documentés de longue date par les défenseurs des droits de l'homme ont lieu non pas seulement en Hongrie, mais dans d'autres pays européens. Et la co-coordinatrice du réseau Migreurop de citer d'autres exemples : "En 2019, l'enquête d'un collectif de média a révélé de nombreux cas de violence lors d'opérations qui sont coordonnées par Frontex, qui est accusée d'avoir classé sans suite des cas de violences commises en Bulgarie, en Hongrie et en Grèce".
"En octobre, des médias ont également documenté six cas de refoulement en mer Egée dont serait rendue complice l'agence Frontex, et d'une vidéo d'un navire de Frontex qui bloque un bateau de migrants", a-t-elle ajouté. Et ce, avant d'appeler à mettre fin à cette agence en raison de ses défaillances structurelles.
Amar R.
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Posté Le : 31/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amar RAFA
Source : www.liberte-algerie.com