Des professeurs de l'université de Constantine 1 sont en colère après la décision prise par le ministère de l'Enseignement supérieur de verser à la retraite tous ceux âgés de 70 ans et plus. Quoi de plus normal dans une telle décision prise essentiellement pour ouvrir les portes aux générations nouvelles bloquées dans des postes subalternes et qui ne cessent d'afficher mauvaise figure face à une situation qui leur interdit des promotions. Cependant, ce groupe d'enseignants, poussé vers une fin de carrière, se dit encore en mesure de mettre à la disposition de l'université sa compétence et son expérience. Par la manifestation coléreuse de son insatisfaction, il n'a pas tort de mettre le doigt sur un important problème national qui relève du générationnel et bien évidemment de la grande question du transfert du savoir-faire. Sans doute mal abordé, le sujet ne doit pas reposer sur un déblayage humain au motif que les professeurs vétérans, par individualisme calculé, s'accrochent à des postes pour bloquer des jeunes professeurs qui déboulent avec des ambitions légitimes. Dans ce domaine comme dans tous les autres dans l'activité du pays, il s'agit avant tout de faire la part des choses pour que l'Algérie puisse bénéficier de la richesse de ses enfants. L'une des grandes tares nationales est que les Algériens ont la manie de jeter au grenier des compétences avérées au gré des humeurs et de l'orientation des vents. Ne traînant pas de casseroles, de nombreux acteurs riches de leurs expériences professionnelles, intègres et forts d'un patriotisme à toute épreuve se retrouvent contraints à l'inertie. Parfois victimes de lois irrationnelles quand ils ne sont pas éjectés hors champ d'activités à cause de tiraillements personnalisés. Dans le monde bouleversé et difficile d'aujourd'hui, la seule référence aux âges avancés pour les mises en retraite des compétences avérées n'est en aucune façon bénéfique pour le pays. La voie à suivre serait de réfléchir sur le moyen d'interconnecter la richesse des anciennes générations avec celles présentes et à venir pour que l'Algérie soit gagnante et se familiarise avec le progrès. L'âge n'est qu'une donnée subsidiaire.
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Posté Le : 11/06/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com