Algérie

L'âge d'or du mouvement théâtral à El Eulma (2ème partie et fin) Tranches d'histoire


A près une période de flottement, l'activité théâtrale reprend donc sous la férule de Ben Mouhoub Madani (dit Saïd), Gassab Bachir, Fadli Korichi, (dit Saïd) et Abderahmane Belfadel, forment une nouvelle troupe de comédiens.
Celle-ci sera renforcée par Aït-Slimane Ali, Yachir Hammoudi, Boudab Cherif, Lounis Lakhdar, Aich El Hadi, Kacimi Abdallah, Bahlouli Brahim, Chaib Tayeb, Samai Mohamed-Seddik, Maouche Ammar et Sekfali Saïd. Toutes les pièces étaient, soit de Si Mohamed Benelmouffok soit de Benmouhoub Saïd qui reprit le relais de Si Mohamed, faisant de la cause nationale son credo. Avec les «Forçats», la troupe bouscule l'ordre établi.
Pour preuve, un soir de mars 1945, un parterre de notabilités, parmi lesquelles l'administrateur de la commune mixte, le maire et le commissaire de police, assiste au spectacle représentant un groupe de bagnards, avec des poids et des chaînes aux pieds, en train de piocher sous la haute surveillance d'un garde-chiourme (Fadli Saïd) qui cravachait ces humbles, sans pitié. Tout d'un coup, l'un deux (Gassab Bachir) se redressa et cria :
«Jusqu'à quand on va subir la loi de la cravache ! » et il asséna un coup de pioche au garde-chiourme qui tomba raide mort. Alors du haut des tribunes, un spectateur (Haider Lakhdar) hurla : «A bas la France». Folles de rage les personnalités françaises sortirent brusquement. Le lendemain, ce fut une journée noire pour les comédiens. Ils ont été convoqués par la police et durent subir interrogatoires et vexations.
Deux mois après ce fut le sanglant 8 mai 1945. Tous les acteurs passèrent à la trappe. Après l'amnistie générale de 1946, la troupe reprend son combat. Après le déclenchement de la guerre de Libération nationale en 1954, les comédiens prirent le maquis. Gassab Bachir, Salem Salim, Ais Abdelhamid, les trois frères Dardar, Ahmed, Bouzid et Salah, Zeghar Brahim et Benmouhoub Saïd tombèrent au champ d'honneur.
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