Algérie

L'Afrique veut le retour des institutions de transition



L'Afrique veut le retour des institutions de transition
Au bout d'une âpre et longue médiation africaine, le schéma de sortie de crise au Burkina Faso se précise. Des consultations décisives, conduites aux premières heures de la crise, par le président sénégalais Macky Sall, son homologue béninois Thomas Boni Yayi, ont fini par aboutir à un compromis de nature à consacrer « la dynamique de réconciliation nationale » érigée en priorité des priorités. Dans un communiqué, la présidence sénégalaise a annoncé l'amorce d'une solution qui « pourrait très fortement conduire au retour » du président de transition Michel Kafando. Le scénario de la restauration des institutions de la transition, gravement violées par les putschistes, est aussi évoqué par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, qui a confirmé l'éventualité du départ du général Gilbert Diendéré. Le processus de remise de niveau a pleinement consacré l'émergence d'un dialogue mené tous azimuts avec les représentants de la classe politique, la société civile et le général Diendéré. Mais aussi, il a été favorisé par l'apport de la communauté internationale mobilisée pour trouver une issue pacifique à la crise burkinabé. « Tous ces entretiens ont porté sur les voies et moyens d'éviter l'impasse et d'aider à la poursuite de la transition pour aboutir à des élections libres, transparentes et inclusives », a précisé le communique de la présidence sénégalaise. « Le Président a constamment insisté sur le rejet par la Cedeao de la prise du pouvoir par la force, la libération des autorités détenues, l'arrêt de la violence, le respect des droits de l'homme et de l'intégrité physique des personnes, le retrait des militaires de la scène politique. » La « bonne nouvelle » promise par le président béninois Thomas Boni Yayi, l'autre médiateur investi de la mission de surveillance des élections présidentielle et législatives du 11 octobre, signifie que l'accord est tout proche. Avant de s'envoler dans la soirée d'hier, il a tenu à donner des assurances fermes en affirmant que « tout le monde » était dans de « bonnes dispositions pour que la paix sociale et la cohésion reviennent ». En attendant le sommet d'urgence de la Cedeao convoqué en urgence à Abuja, le « retour à la transition » pose la question du rôle dirigeant de Michel Kafando, réhabilité et néanmoins honni par le Congrès pour la démocratie et le progrès de de Blaise Compaoré, et l'avenir du Premier ministre, toujours détenu au palais de Kosyam.La poursuite du processus électoral est également au centre des négociations. Un détail de poids : la réintégration ou le remplacement des candidats de l'ancienne majorité exclus des élections par les autorités de transition. Le cas litigieux du Régiment de sécurité présidentielle est sur la table des discussions. Si l'amnistie des putschistes est incontestablement accordée, l'idée d'une commission chargée de réfléchir à la réforme de l'armée et de la garde présidentielle est sérieusement évoquée. Le chemin de la difficile transition est balisé.




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