L'Afrique veut avoir sa police

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a exprimé, hier, le soutien en force, de l'Algérie pour la création d'une organisation africaine de la police (Afripol).Le chef du gouvernement algérien a affirmé, hier, à l'ouverture de la conférence africaine des inspecteurs et directeurs généraux de la police, à l'hôtel Aurassi que : « l'heure est venue pour les Africains de se prendre en charge » et sans avoir à recourir à des interventions étrangères. C'est clair, les pays africains, parmi eux l'Algérie, veulent une solution africaine aux problèmes africains, notamment pour lutter contre le crime organisé, le trafic de drogue international, le trafic d'armes, la violence et le terrorisme. Abdelmalek Sellal a affirmé, dans son discours, d'ouverture de cette rencontre de deux jours, que les Européens ont leur Europol, il y a aussi Interpol et les Africains doivent avoir leur Afripol.Il a mis l'accent sur la nécessité de créer une institution de coordination sécuritaire, en Afrique, pour mieux faire face aux défis sécuritaires qui planent sur la région, et pour que l'Algérie sécurise, davantage, ses frontières. Abdelmalek Sellal s'est dit persuadé « qu'il n'y a pas de démocratie, sans sécurité ». Il insiste, en affirmant que l'Algérie soutiendra, sans réserve, la création de cette organisation africaine de police, dans les prochaines rencontres africaines. L'idée de créer l'Afripol est une des recommandations adoptée, à l'unanimité, par les représentants des polices africaines d'Interpol, lors de la réunion tenue, à Oran, en septembre dernier. Cette recommandation sera plus approfondie, au cours des deux jours de travaux pour une possible mise en ?uvre du projet.Cette institution de coordination africaine ne sera pas autonome, elle sera sous la coupe de l'Union africaine, a précisé Ismail Chergui, commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine. Et de préciser que les missions principales de cette future institution seront d'assurer la coordination, à haut niveau, entre les services de sécurité africains et la préparation des ripostes puisque cette institution comptera deux volets : l'un de police et l'autre militaire. L'ensemble des pays africains sont pour cette solution ou pour ce projet, a affirmé, pour sa part, Mahamat Sied Ali, directeur de la Police tchadienne. « Afripol est une revendication africaine, tous les pays d'Afrique, à ma connaissance, soutiennent ce projet, au même titre que l'Algérie ». Le même son de cloche chez le contrôleur général de Police malienne, Biramaa Drara. « Nous avons besoin du soutien de l'Algérie et de l'expérience algérienne pour sécuriser le Mali, et nous avons besoin des services d'Afripol pour la sécurité de l'Afrique », dira-t-il. L'ambassadeur d'Egypte, en Algérie, Azzedine Fahmy a exprimé, pour sa part, le soutien fort de son pays pour la création d'une telle institution. Les travaux de la conférence africaine des directeurs et inspecteurs de police vont se poursuivre, aujourd'hui, encore, pour, non seulement, nourrir le projet de création d'Afripol, mais aussi, promouvoir la formation, la vulgarisation des meilleurs pratiques, en termes d'investigation et d'échanges d'informations et d'expériences, dans le domaine sécuritaire.