Algérie

L'Afrique malade de son élite politique


L'Afrique malade de son élite politique
Le continent africain vit une des périodes les plus difficiles de son histoire. Dans un contexte international marqué par les crises économiques et une course effrénée des grandes puissances pour le contrôle des richesses souterraines, l'Afrique se débat dans un interminable tourbillon d'instabilité politique. Cette instabilité compromet tout développement socioéconomique dans la plupart des Etats africains, en dépit de toutes les potentialités naturelles et humaines qu'ils recèlent. Elle est même un facteur aggravant de la dépendance du continent dans tous les domaines. Une partie des pays africains, au sous-sol riche, survivent grâce à l'aide alimentaire internationale. Cette situation n'est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d'une politique de gouvernance désastreuse des dirigeants qui avaient pris les commandes au lendemain des indépendances. Dépourvus de vision politique à long terme et habités par une soif incommensurable du pouvoir, les dirigeants politiques africains ont 'uvré à rester au sommet plutôt que de servir leurs peuples respectifs. En dehors de monarchies du Golfe, du régime communiste chinois et nord-coréen, le continent noir est le seul à s'être fâché avec l'alternance au pouvoir. Les régimes politiques en Afrique ont été bâtis sur l'injustice sociale et le bradage des richesses locales. Les exemples ne manquent pas. On peut citer le Gabon, l'ex-Zaïre, le Mozambique, le Zimbabwe, la Tunisie, la Libye, le Soudan, l'Ethiopie, etc., où les classes dirigeantes avaient usé de tous les moyens pour garder le pouvoir et empêcher l'opposition de s'exprimer. Cette pérennité aux commandes a été bâtie avec la violence exercée contre toutes les voix discordantes. Les régimes postindépendances ont usé de la matraque pour freiner le processus d'émancipation de leurs peuples. Autrement dit, la dramatique situation qui prévaut sur le continent noir, dans sa grande majorité, est le fait de son élite politique qui n'arrive toujours pas, cinquante ans après le bannissement du colonialisme, à assumer sa mission qui consiste d'abord à servir leurs pays.L'élite politique en Afrique a hérité des mécanismes employés par les colons pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible. L'exacerbation des rivalités ethniques ont été et demeurent l'un des moyens usés par l'élite politique africaine pour accéder ou garder le pouvoir. Dans la plupart des pays africains, les peuples s'adonnent à un vote ethnique, minant ainsi les institutions des Etats qui éprouvent du mal à se construire sur des bases modernes. Les processus de démocratisation de pays comme le Congo, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, etc., buttent à chaque fois sur ces rivalités qui constituent l'élément déclencheur de guerres interethniques qui ont coûté des millions de morts et autant de déplacés. Le sentiment religieux est aussi utilisé pour diviser la population, provoquant la sécession, comme cela est le cas au Soudan, en Ethiopie, en Somalie ou comme cela pourrait survenir au Nigeria si les autorités d'Abuja ne se décident pas à fédérer les musulmans du nord avec les chrétiens du sud autour d'un même projet de société. Un analyste africain a tenté d'expliquer récemment les causes qui ont rendu l'«Afrique malade». Dans sa contribution intitulée «pourquoi l'Afrique noire est-elle malade '», Konan N'Guessan, avait affirmé qu' «après les Conférences nationales» qui avaient été organisées au lendemain des indépendances des pays africains, c'était «le retour aux clanismes, aux tribalismes, à la confiscation du pouvoir, au pillage de l'économie».

De la responsabilité directe de l'élite politique
Selon toujours Konan N'Guessan, «le contenu de la démocratie change selon la position politique des acteurs politiques». N'Guessan a accusé ouvertement les dirigeants politiques de «plonger nos populations dans une nuit sans précédent». Cela a pour conséquence les guerres successives et les coups d'Etats qu'on fomente par-ci par-là dont les derniers sont ceux commis au Mali et en Guinée-Bissau en mars et avril derniers. «Dans nos pays, le mauvais exemple vient des dirigeants. Les dirigeants n'ont pas une idée nette de leur mission. Si ce n'est s'enrichir de façon théâtrale, distribuer les dividendes de l'effort du peuple aux membres d'un cercle de copains, à des bénis oui-oui. L'Afrique vit une dramatisation constante. Elle a été purement et simplement ruinée par ses propres dirigeants. L'économie est sinistrée. Les dirigeants de l'Afrique noire ont mis en place des politiques économiques de prestige, superflues, des programmes de développement audacieux mais irréalistes. Les emprunts n'ont servi qu'à favoriser la consommation des produits importés au lieu de réaliser des instruments de production capables de rembourser la dette», ajoute-t-il encore avec sévérité. Pour lui «l'Afrique est dépouillée de son symbolisme, de sa métaphysique naturelle». A noter aussi que la France, à travers ses réseaux de la Françafrique dont certains sont directement affiliés à la franc-maçonnerie, continue d'avoir une grande part de responsabilité. La majorité des présidents actuels des pays africains sont membres de la loge maçonnique française, à l'exemple d'Ali Bongo Ondimba (Gabon), Paul Biya (Cameroun), Blaise Compaoré (Burkina Faso), pour ne citer que ceux-là.
L. M.


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