En ce moment, partout en Afrique, des millions de personnes rêvent de
remporter la Coupe
d'Afrique des Nations (CAN) 2012, à quelques jours du coup d'envoi du plus
prestigieux des tournois de football du continent co-organisé par le Gabon et la Guinée équatoriale. Les
nations qui à cette occasion affichent leur solidarité et encouragent leur
équipe ne doivent pas oublier qu'elles ont déjà gagné... la lutte contre le
sida.
L'Afrique est restée l'épicentre de l'épidémie depuis que celle-ci est
apparue sur le continent, il y a plus de 30 ans, et les Africains sont au cœur
de la riposte. Depuis quelques années, l'intensification des efforts à
l'échelle du continent a produit des résultats étonnants.
Aujourd'hui, partout en Afrique, des bébés naissent sans le VIH, même si
leur mère vit avec le virus. Au Botswana, au Kenya, au Gabon et en Guinée
équatoriale, les familles sont désormais en mesure de protéger leurs enfants du
VIH.
Il y a 15 ans encore, des résultats aussi incroyables relevaient de
l'impensable.
Le nombre total de nouvelles infections à VIH a baissé de plus de 26% en
Afrique depuis le pic de 1997, et les décès liés au sida diminuent
régulièrement à mesure que l'accès aux médicaments indispensables à la survie
se développe sur le continent.
Mais l'Afrique peut-elle continuer de remporter des victoires, faire en
sorte que les infections soient de moins en moins nombreuses
et que le sida ne tue plus personne ?
Depuis que le sida existe, l'Afrique n'a jamais connu un contexte aussi
favorable qu'aujourd'hui pour protéger les femmes, les hommes et les enfants
des nouvelles infections à VIH et maintenir les personnes séropositives en vie,
et cela doit maintenant être son objectif ultime.
Ne laissons pas passer ce moment unique. De nouvelles découvertes et des
approches novatrices fournissent l'occasion de modifier de façon spectaculaire
le cours de l'épidémie. Nous savons que nous pouvons utiliser les médicaments antirétroviraux pour la prévention et le traitement du sida,
ceux-là mêmes qui maintiennent les malades du sida en vie depuis plus de dix
ans, dans les pays pauvres comme dans les plus riches.
Je suis convaincu que l'Afrique, continent le plus affecté par l'épidémie,
et ses dirigeants peuvent prendre en charge la riposte et trouver les ressources
nécessaires pour que l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro
discrimination et zéro décès lié au sida devienne une réalité dans chaque pays.
L'Afrique doit rechercher et saisir toutes les occasions de parvenir à ce
résultat.
La Coupe d'Afrique des Nations 2012, par exemple, offre une opportunité
exceptionnelle de mobiliser et de redynamiser les Africains contre le sida, à
l'heure où des millions d'entre eux s'apprêtent à soutenir leur équipe.
Alors que les 16 nations participant au tournoi se préparent à faire la
fierté de leurs supporters, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
(ONUSIDA) soutient une campagne de sensibilisation au sida innovante de la Fondation Sylvia
Bongo Ondimba, qui illustre parfaitement le
leadership et l'engagement de la première Dame du Gabon à l'égard de la riposte
au sida.
Cette campagne, CAN SANS SIDA, s'appuiera sur l'énorme popularité et sur
l'impact du football en Afrique pour faire savoir que l'objectif de zéro
nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida est à
la portée de l'Afrique, et qu'en protégeant une nouvelle génération de
l'infection à VIH, ce continent modifiera le cours de l'épidémie mondiale.
Je crois en l'Afrique et je suis persuadé qu'elle peut gagner contre le
sida. Rejoignez-nous pour que, tous ensembles, nous fassions de l'éradication
de cette maladie en Afrique une réalité.
* Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida
et sous-Secrétaire général des Nations Unies
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Posté Le : 24/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Michel Sidibé *
Source : www.lequotidien-oran.com