La situation au Sahel, au Mali notamment, et la crise syrienne s'invitent immanquablement à la 11e Conférence des ministres des Affaires étrangères du dialogue 5+5 qui se déroule aujourd'hui à Lisbonne au Portugal. La crise semble s'enferrer, aucun signe de dénouement n'est perceptible dans ces pays de même qu'au Nigeria qui s'embourbe dans un terrorisme sanglant, des attentats et des enlèvements d'adolescentes. La lutte contre le terrorisme est, de ce fait, à l'ordre du jour. Comment pourrait-elle ne pas l'être alors que ce dangereux phénomène s'est internationalisé et ne ménage aucun Continent. L'Algérie, meurtrie durant une décennie et portant encore les séquelles du terrorisme, ne lésine pas sur les efforts pour amener tous les pays à s'impliquer dans la lutte et pour mettre son expérience à profit. En fin diplomate, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, multiplie les déplacements et plaide pour un combat commun afin d'amener la sécurité et la paix dans les pays de la région. Ce n'est pas gagné d'avance, ce n'est pas la précipitation vers ce qui est pourtant un salut pour tous. On tergiverse encore ça et là, l'Occident se place en observateur et en donneur de leçons dans ce qui ne manquera pas de l'agiter avec une plus grande ampleur s'il reste dans cette situation de statu quo. Les atermoiements ne peuvent en effet que servir le terrorisme qui se porterait mieux et frapperait plus, profitant de l'inertie de l'Europe et des Etats-Unis et de l'inefficacité d'une lutte dispersée. Notre pays ne cesse en tout cas de s'affairer dans le but d'engager tous ses partenaires, il est sur tous les fronts, notamment dans cette situation d'enlisement au Mali et en Libye avec les risques d'embrasement dans la région et de débordements dans les pays frontaliers dont l'Algérie. Il n'est pas aisé de mener de front plusieurs combats quand nos voisins ne se sentent pas concernés par un phénomène mondial et dorment sur leurs lauriers (amers, il faut le dire), et quand l'Occident cache mal sa propension à ne rien vouloir faire dans le sens de la lutte pour l'éradication du terrorisme. Notre pays a fermé l'année dernière ses frontières avec le Mali, un moyen de contenir la lutte au Nord-Mali en empêchant le déplacement des terroristes, et de sécuriser les pays de la région. Il fait, en même temps, face à la crise libyenne qui risque de déferler en même temps que ses populations. Les risques sont grands, un important dispositif sécuritaire est déployé sur la bande séparant les deux pays (Algérie et Libye). Se dirige-t-on vers la fermeture des frontières comme c'est le cas avec le Mali ' C'est la question qui se pose et qui reste à confirmer ou à infirmer. La situation est grave, et, au risque de nous répéter, une Afrique disloquée ne sert pas les intérêts de l'Occident.R. M.
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Posté Le : 22/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rachida Merkouche
Source : www.latribune-online.com