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L'Afrique est la moins émettrice des CO2 mais doit revoir son modèle de croissance (CNUCED)



L'Afrique est la moins émettrice des CO2 mais doit revoir son modèle de croissance (CNUCED)
L'Afrique est la région qui a le moins contribué aux émissions mondiales de gaz à effet de serre mais elle nécessite une transformation structurelle durable accompagnée d'un appui des pays développés.
C'est ce qu'a indiqué mercredi la CNUCED dans son rapport 2012 sur le développement économique en Afrique et consacré à la transformation structurelle et au développement durable du continent.
Selon cette organisation onusienne, les émissions totales de dioxyde de carbone (CO2) imputables à l'Afrique ont atteint 928 millions de tonnes en 2009, contre 10,03 milliards de tonnes pour l'Asie et 12,04 milliards de tonnes pour les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
L'Afrique ne représentait en 2009 que 3,2 % des émissions mondiales de CO2, ce qui montre bien qu'elle en est à un stade de développement industriel beaucoup moins avancé, avec par conséquent des niveaux plus faibles de revenus et de consommation d'énergie , affirme la CNUCED.
En ce qui concerne les effets des changements climatiques, il est estimé que les rendements agricoles pourraient chuter de 50 % d'ici à 2020 et qu'entre 75 et 250 millions de personnes en Afrique pourraient être exposées à un stress hydrique accru.
Par ailleurs, elle relève que le niveau de l'extraction des matières premières par habitant en Afrique est très inférieur à la moyenne mondiale.
En 2008, le volume de matières extrait par habitant en Afrique était de 5,4 tonnes, bien loin de la moyenne mondiale de 10,2 tonnes.
La CNUCED indique que pour l'Algérie et l'Afrique du Sud, par exemple, les volumes d'extraction atteignaient respectivement 10,4 tonnes et 14,4 tonnes par habitant en 2008, contre 2,7 tonnes pour la Côte d'Ivoire et 2 tonnes pour le Malawi.
Elle indique, cependant, que l'extraction de matières dans les pays d'Afrique, au cours des trois dernières décennies, a notablement augmenté, mais calculée par habitant elle a diminué.
Ainsi, le volume total de matières extrait est passé de 2,8 milliards de tonnes en 1980 à 5,3 milliards de tonnes en 2008, soit un bond de 87% au cours des trois dernières décennies.
Mais calculé par habitant, le volume de matières extrait a diminué d'environ 8% au cours de la même période.
Aussi, les ressources non renouvelables représentent une importante part de la consommation intérieure de matières dans les pays africains qui en sont à un stade de développement industriel relativement avancé.
Selon la CNUCED, les pays où la consommation de matières par habitant est supérieure à la moyenne africaine (5,4 tonnes) sont aussi parvenus à un stade de développement industriel relativement avancé .
Elle cite ainsi les cas notamment de l'Algérie, l'Afrique du Sud et l'Egypte qui ont une consommation de matières par habitant élevée et, en outre, une valeur ajoutée manufacturière par habitant supérieure à la moyenne régionale de 125 dollars.
Elle souligne, néanmoins, que la productivité matérielle en Afrique au cours des trois dernières décennies est restée très faible par rapport à la moyenne mondiale.
En 2008, le niveau moyen de la productivité matérielle en Afrique ne dépassait pas 520 dollars par tonne de matières, bien en deçà de la moyenne mondiale de 950 dollars.
En ce qui concerne le niveau de la consommation de matières par habitant en Afrique, il équivaut à la moitié environ de la moyenne mondiale et il a légèrement diminué entre 1980 et 2008 en raison, essentiellement, de la forte croissance démographique.
Malgré cela, l'Afrique a vu sa consommation intérieure totale de matières passer de 2,5 milliards de tonnes en 1980 à 4,9 milliards de tonnes en 2008, soit un bond de 90 %.
En outre, l'Afrique représentait 7,2 % de la consommation mondiale de matières en 2008, contre 6,8 % en 1980.
Dans son document, la CNUCED a formulé plusieurs recommandations pour assurer un développement durable en Afrique, parmi lesquelles un appui international.
En effet, explique-t-elle, s'il incombe aux gouvernements africains un rôle de chefs de file pour la formulation et la mise en 'uvre des stratégies en vue d'une transformation structurelle durable, il est essentiel de mettre en place au niveau international des conditions propices, y compris des mesures d'appui .
Pour cela, poursuit-elle, il faudrait appliquer le principe de responsabilités communes mais différenciées énoncé en 1992 à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement.
A ce propos, la CNUCED soutient que les pays développés devraient apporter un appui financier, faciliter les transferts de technologie à l'appui de la transformation structurelle durable, et mettre en place un régime commercial international et un régime des droits de propriété intellectuelle qui facilitent le processus de développement durable.
Il faut également, insiste cette organisation onusienne, que la communauté internationale ait pour l'Afrique des politiques plus cohérentes en matière de commerce, de financement, d'investissement et d'environnement, qui viendraient compléter les efforts menés au niveau national pour promouvoir une transformation structurelle durable.




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