"L'Afrique, c'est le c'ur du football" (Philippe Troussier)

Le technicien français Philippe Troussier a estimé que le continent africain est "le c'ur du football", dans une longue interview parue mercredi sur le site de la Fédération internationale de football association (FIFA).
"L'Afrique est le continent où l'on a le sentiment de pouvoir trouver un joueur exceptionnel dans un coin de rue, jouant avec un bout de chiffon ou une boite de conserve. C'est un peu le coeur du football selon moi", a déclaré Troussier, ancien sélectionneur de Côte d'Ivoire, d'Afrique du Sud, du Maroc, du Nigeria et du Burkina Faso.
Néanmoins, l'actuel entraîneur de Shenzhen Ruby, Premier League de Chine, a constaté, avec regret, que le football dans ce continent se heurte à des problèmes essentiellement organisationnels ce qui engendre une perte d'énergie et malheureusement les performances en pâtissent.
"En Afrique, il y a un réel manque infrastructurel, d'expérience et de formation des entraîneurs. Les joueurs africains évoluant en Europe, dans des clubs très structurés où la discipline est très pointue, sont complètement désorientés à leur retour au pays où la rigueur est moindre", a expliqué Troussier (57 ans).
Le technicien qui possède la double nationalité française et ivoirienne, relève la progression, néanmoins, du continent africain, grâce notamment à l'apport de la Fifa. " Le travail de la FIFA qui à travers ses cours, ses stages et grâce aux projets GOAL améliore activement le football de nombreuses fédérations africaines", a souligné Philippe Troussier.
A une question sur les principales différences liées à l'approche du football entre les continents africain, européen et asiatique, Troussier pour qui le football représente "une grande partie" de sa vie d'éducateur, trouve essentiellement que le ballon rond est "très individuel" en Afrique, et un peu moins en Europe.
" La notion de collectif y est moins présente. Prenez l'exemple du Japon qui a une perception du football diluée dans un concept collectif, la perception du jeu y est différente. Une centaine de joueurs peut prétendre à jouer en sélection, contrairement à certains pays européens qui forment paradoxalement des centaines de joueurs capables d'évoluer au plus haut niveau. Les mentalités diffèrent selon les pays", a conclu Philippe Troussier.