Algérie

L'Afrique aux Africains


Le 35e Sommet ordinaire de l'Union africaine s'est ouvert, hier, dans un contexte compliqué pour l'Afrique avec des coups d'Etat militaires, des attentats terroristes et la menace d'une grave crise qui pointe à l'horizon, causée par le couple israélo-marocain. L'Afrique c'est tout cela, mais c'est aussi la Zone africaine de libre- échange, le Mécanisme d'évaluation par les pairs et de grands projets en perspective, à l'image du gazoduc transsaharien. L'Algérie qui participe à ce sommet avec la ferme intention d'en faire un rendez-vous de l'unité africaine, approuve l'ordre du jour axé sur le «renforcement de la résilience en nutrition sur le continent africain». Cela passe par l'accélération «du développement du capital humain, social et économique».Présente au sommet, à travers son ministre des Affaires étrangères. Ramtane Lamamra, représentant du président Tebboune,qui présentera, aujourd'hui, un rapport sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique. Un aspect stratégique, en ce sens que sans paix civile, il est inutile d'envisager un développement économique pérenne. Le rapport algérien concernera une partie de l'Afrique qui connaît une stabilité chronique depuis des décennies. Mais ce n'est pas une fatalité. Au regard du président de la République, la seule volonté de sortir l'Afrique de son état de dépendance est de combattre l'insécurité, mais dans le même temps, travailler à la libérer des pesanteurs du sous-développement. Il serait illusoire de compter exclusivement sur l'Occident pour réaliser un saut qualitatif. La solution des maux du continent est dans l'action des Africains et en Afrique même.
Cette conviction n'est pas née du néant. Elle repose sur l'expérience de l'Algérie qui a fondé sa politique étrangère sur la sauvegarde en toute circonstance de sa souveraineté politique et économique. Abdelmadjid Tebboune a toujours préconisé pour l'Afrique la méthode algérienne. Il en a déjà donné la preuve en annulant les dettes détenues par l'Algérie sur beaucoup de pays africains. L'entraide est nécessaire et le président Tebboune l'a bien montré. Il s'agit de ne pas céder au chant des sirènes occidentales et accepter des marchés de dupes qui ont conduit à la situation que l'on sait au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et dans pas mal d'autres pays. L'appel de l'Algérie est on ne peut plus clair, à savoir de ne plus croire ce qui se dit à l'étranger, du continent et d'entrevoir toutes les possibilités d'intégrer les solutions de développement au sein de l'Afrique elle-même, avant d'aller voir ailleurs.
Si l'on doit imaginer un plan Marshall pour l'Afrique et elle en a besoin, ce ne sera pas sur le modèle américain pour l'Europe. Il est impératif que pareille démarche émane des Africains eux-mêmes. Le continent ne manque pas de richesses naturelles et encore moins de matière grise. La diaspora intellectuelle établie en Occident est largement suffisante pour répondre aux besoins du continent en termes d'expertise. Et s'il y a besoin d'une aide, il faut savoir où la chercher, la négocier au mieux des intérêts de l'Afrique. C'est le voeu qu'exprime l'Algérie pour une Afrique, actuellement principal foyer de croissance économique de la planète. La Zone africaine de libre- échange est un outil formidable pour émanciper les économies du continent et se convaincre de l'utilité du compter sur soi. L'Algérie qui se retourne vers l'Afrique pour booster ses exportations et s'assurer des importations à moindre coût est en train de donner l'exemple. Le président Tebboune, qui a encouragé les ambassadeurs en poste dans les pays africains à développer les relations économiques, a d'abord, encouragé les opérateurs économiques à se tourner vers la Mauritanie, la Tunisie, le Niger, le Sénégal et bien d'autres destinations africaines. Le pays a déjà pris le train de l'intégration économique.
L'ambition de l'ALgérie pour l'Afrique est immense. Mais elle n'est pas impossible. Elle est réalisable grâce à l'axe Alger-Abuja-Pretoria. Les trois géants d'Afrique ont la responsabilité d'édifier autour d'eux, des zones de prospérité. Ils en ont les moyens, la volonté et un allié de taille qui est la Chine. L'Afrique peut bousculer les clichés et s'imposer comme le prochain géant du XXIe siècle. Il suffirait que ses dirigeants croient en le pouvoir de leurs peuples. L'Algérie l'a fait. Elle a vaincu seule un terrorisme barbare et résisté à un choc pétrolier.
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