Algérie

L'Afrique au rendez-vous avec l'histoire



L'Afrique au rendez-vous avec l'histoire
Les défenseurs des droits de l'homme s'attendent à une adoption sans difficulté de ce protocole. Ils interpellent les «puissants» d'Afrique pour éviter un blocage de cet instrument interne.Le continent africain sera, durant ce mois de juillet, au rendez-vous avec l'histoire. Ayant réalisé des avancées considérables en matière d'abolition de la peine de mort, le continent pourrait avoir désormais son propre instrument de lutte pour la suppression totale de cette peine infamante. Il s'agit du protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples portant sur l'abolition de la peine de mort en Afrique. Celui-ci sera proposé pour adoption à l'occasion du prochain Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, prévu à Kigali (Rwanda). Une bonne nouvelle pour les défenseurs des droits de l'homme dans cette région du monde.En effet, les abolitionnistes s'attendent à une adoption sans difficulté de ce protocole. Ils interpellent d'ores et déjà les «puissants» d'Afrique pour éviter un blocage de cet instrument interne. «Les grands pays d'Afrique ne doivent pas bloquer la marche de l'histoire. L'Algérie a un poids important au sein de l'Union africaine (UA), elle doit aider le continent à voter ce protocole», affirme Mabassa Fall, représentant permanent de la FIDH auprès de l'UA. S'exprimant lors d'une conférence-débat à l'occasion du 6e Congrès mondial contre la peine de mort, tenu du 21 au 23 juin à Oslo (Norvège), le représentant de la FIDH espère «un sursaut africain». «Nous attendons effectivement beaucoup de ce rendez-vous.Il pourrait permettre à notre continent d'avoir un instrument qui vient compléter la Charte africaine. En vertu de l'article 66 de cette charte, ce sommet va permettre, plus précisément à la commission des droits de l'homme de l'Union africaine, de continuer le travail et de pouvoir imposer à l'Afrique et au monde un protocole africain sur la peine de mort et sur le droit à la vie», explique-t-il, plaidant pour l'adoption «du principe de la justice restauratrice qui doit prendre la place de la justice punitive que vise la peine de mort».Un comité d'accueil des chefs d'état à KigaliCe protocole, estime Maya Sahli Fadel, commissaire africaine et membre du groupe de travail chargé d'élaborer ce document, «tient compte de la spécificité africaine». «La force de ce protocole est qu'il ne permet pas aux Etats d'avoir des réserves sur l'une de ses dispositions. De plus, ce texte ne présente aucune contradiction avec les instruments internationaux relatifs à la peine de mort», ajoute-t-elle.Selon les deux conférenciers, le plaidoyer en faveur de ce protocole a déjà commencé. Mais la société civile, ajoutent-ils, doit se mobiliser pour appeler les dirigeants africains à «ne pas arrêter la marche de l'histoire». «Ce mois de juillet à Kigali, il y aura un comité d'accueil de la société civile», indique Mabassa Fall. «L'Afrique n'a pas le droit de reculer. Nos populations sont fatiguées et elles souffrent. Il y a des innocents qu'on exécute parce que la justice fonctionne mal, parce qu'une personne pauvre ne peut pas payer un avocat ou parce que l'instruction est mal faite et les juges, eux-mêmes, travaillent dans des conditions difficiles», explique-t-il.


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