Algérie

L'Afrique à l'honneur



L'Afrique à l'honneur
Ambiance électrique vendredi soir à l'ouverture de la 9e édition du Dimajazz, et pour cause : Cheik Tidiane Seck, un dinosaure malien, touche-à-tout, ayant collaboré avec les plus grands (Salif Keita, Dee Dee Bridgewater, Joe Zawinul'), et surtout claviériste virtuose qui arrive à sublimer un froid bidule électronique par son style nerveux et sa maîtrise de la molette pitch, a mis le feu à la salle Tchanderli du palais de la culture Malek Haddad, lequel a connu une effervescence particulière du fait de la présence de la ministre de la Culture Khalida Toumi, conviée aux fins du lancement officiel du festival.
Accompagné par des musiciens de différents pays d'Afrique, dont le plus connu est le batteur de jazz ivoirien Paco Sery, Cheikh Tidiane (pour Tidjane, adepte du Tidjanisme), a puisé dans son répertoire, notamment l'album «Mandingo», sorti en 2004, ainsi que dans la tradition africaine, afin d'emmener l'assistance un peu plus au sud, aussi bien dans son Mali natal que dans sa Côte d'Ivoire d'adoption. D'ailleurs, les lumières de la scène évoquaient un immense baobab, l'arbre à palabres par excellence, tandis que les musiciens «dialoguaient» par instruments interposés : tantôt, c'était le djembé d'Adama Diarra qui répondait à la batterie, tantôt, le Cheik martyrisait son synthé afin de se hisser au niveau (sonore) de son guitariste Olivier Ajavon' Moment magique, l'interlude qu'exécutera Paco Sery sur un sanza, instrument de prédilection des griots, et lequel plongera tous les présents dans le monde merveilleux des contes africains' Bien que la part belle fut donnée au groove, l'exécution de morceaux plus lents, à l'image du touchant «Mâké», jadis joué avec le jazzman américain Hank Jones, aura permis à l'assistance de découvrir les talents de vocaliste du maître ainsi que la voix surpuissante du Guinéen Kabiné Kouyaté, l'un des fils de l'artiste disparu, Kouyaté Sory Kandia. Le clou du spectacle sera sans conteste, l'irruption inattendue de la troupe des Ouasfane de Dar El Behri, lauréate du 1er prix du cinquième festival de musique Diwan, et laquelle partagera la scène avec le Cheik et son groupe, le temps d'une improvisation d'anthologie ! La satisfaction se lisait sur tous les visages à la fin du spectacle, et même les plus sceptiques réalisaient qu'il avait, ce soir-là, à faire à un géant de la musique mondiale, un artiste qui a juste eu un peu moins de chance que Mory Kanté et Salif Keita !


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