Algérie

« L'affaire Mecili sacrifiée sur l'autel de la tragicomédie électorale »



S'exprimant par ailleurs lors de la cérémonie commémorative du 22e anniversaire de l'assassinat de l'avocat et militant des droits de l'homme Ali Mecili, le président du FFS est revenu sur l'arrestation puis la relaxe par la justice française du commanditaire présumé de cet assassinat. Il estime, en s'adressant à son ami Mecili dans sa lettre d'hommage, qu'« il a donc fallu que le pouvoir élève un peu la voix pour que, 22 ans après ton assassinat, la France s'incline encore ». Aït Ahmed considère qu'il s'agit du « même scénario » qui a mené « au renvoi en urgence de l'assassin à Alger en 1987 ». Le leader du FFS précise encore qu'« il aura fallu seulement six mois pour que l'Algérie puisse récupérer celui qui est accusé d'avoir organisé ton assassinat. A deux décennies d'écart, la justice et l'Etat français bégayent. Et je ne peux m'empêcher de penser que cela revient à te tuer une nouvelle fois ».Le chef du FFS estime que « ce nouveau forfait est directement lié à la tragicomédie que vit notre pays, tragicomédie qu'on ose qualifier d'élection ». Hocine Aït Ahmed affirme par ailleurs que « chez nous, rien n'est jamais gratuit, rien n'est jamais laissé au hasard. Du côté d'Alger, on préparait une révision de la Constitution qui a fait rentrer notre pays dans le club des pays de présidence à vie. Face à cet énième déni de souveraineté, il fallait que les partenaires étrangers de l'Algérie ferment les yeux et surtout la bouche ».Et d'ajouter sur la même lancée : « Il fallait empêcher toute critique, même de pure forme, de l'ancien colonisateur qu'on dénonce à longueur de discours pour mieux obtenir son silence. » Aït Ahmed juge : « Le candidat président sortant et déjà réélu a donc patienté quelques mois avant de réclamer le capitaine Hassani : le temps d'être sûr que Paris ne soufflerait mot sur la mascarade électorale qui se tramait. » L'ami de Mecili poursuit son réquisitoire contre la tournure prise par l'instruction judiciaire : « On prétend à Alger qu'il y aurait erreur sur la personne' C'est une raison d'enterrer l'affaire 'Ce serait trop facile, qu'on nous dise alors où est l'organisateur de ton assassinat. Et que la France le réclame. » Aït Ahmed qui considère que « le système est désormais mis à nu », fait remarquer que « la volonté de contrôler a définitivement pris le dessus sur la volonté d'associer la société, même de manière fictive ».


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