Algérie

L'affaire Mazouz ramène Ouyahia et Sellal devant le juge



Le puissant homme d'affaires Ahmed Mazouz et plusieurs membres de sa famille ont comparu hier mardi devant le procureur de la République du tribunal de Sidi-M'hamed. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ainsi que deux anciens ministres figuraient également parmi la liste des personnes à auditionner.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le dossier ouvert hier n'est pas des moindres. Ahmed Mazouz est considéré comme étant l'un des hommes d'affaires qui ont gravi les marches de manière fulgurante durant les années Bouteflika. P-dg du groupe du même nom, il est notamment connu pour être propriétaire de l'usine de montage de véhicules de marque chinoise Cherry.?
Acteur important dans l'importation de véhicules, il est aussi détenteur de la marque de boisson gazeuse N'gaous, d'une raffinerie de sucre et de plusieurs autres activités dans l'agroalimentaire. Ahmed Mazouz voulait aller plus loin, il projetait des investissements dans le domaine de l'agriculture, mais la précipitation des évènements dans le pays a freiné ses ambitions.
Au cours du mois de mai dernier, son nom s'était ajouté à la liste des personnalités et oligarques frappés d'ISTN (interdiction de sortie du territoire national). Craignant pour ses affaires, il tente, par le biais de son entourage, de démentir l'information qui lui est parvenue de manière officielle, il y a un peu plus de trois semaines. Mazouz se savait dans l''il du cyclone. Selon des sources bien informées du dossier, des enquêteurs se sont présentés à deux reprises à ses bureaux réclamant certains documents liés à des marchés et autres contrats obtenus durant les années précédentes. Lui et certains de ses proches, on évoque ses fils, ont été ensuite officiellement convoqués par la Gendarmerie nationale, laquelle l'a auditionné puis transmis l'enquête préliminaire au procureur de la République.
C'est sur cette base que ce dernier a, à son tour, ouvert une enquête judiciaire et transmis une convocation au principal concerné, plusieurs membres de sa famille mais aussi à deux anciens chefs de l'exécutif et deux anciens ministres. Il s'agit de Youcef Yousfi et de Abdelghani Zaâlane qui ont été respectivement ministre de l'Industrie et des Mines et ministre des Transport et des Travaux publics.
Les noms de ces deux anciens hauts responsables reviennent souvent dans les affaires de justice liées à la corruption qui sont en cours. Ils sont poursuivis dans les dossiers de Haddad et de son groupe ETRHB, de Mahieddine Tahkout, patron de l'usine de montage automobile Hyundai, de Larbaoui, patron de KIA, et de Mourad Eulmi patron du groupe Sovac. Selon les informations en cours, Abdeslam Bouchouareb est, lui aussi, concerné par l'affaire Ahmed Mazouz, mais on le dit actuellement en fuite à l'étranger. Celui-ci a, dit-on, déjà manqué de se présenter à cinq convocations de la justice et cette dernière a déjà émis à son encontre un mandat d'arrêt international.
Onze personnes, parmi lesquelles des cadres des entreprises Mazouz, figuraient parmi les personnes convoquées.
Hier, les regards étaient tout particulièrement rivés sur Abdelmalek Sellal, dont le nom a été très souvent lié à l'expansion de la fortune de l'homme d'affaires Ahmed Mazouz. Il aurait fourni à son fils des avantages énormes qui lui auraient permis de contracter des marchés juteux avec les enfants du propriétaire du groupe N'gaous dans plusieurs domaines, comme l'importation de véhicules et même dans l'agroalimentaire.
L'entourage de Sellal avait, quant à lui, tenu à démentir les faits les mettant sur le compte de rumeurs malveillantes. L'attention était également focalisée sur Ahmed Ouyahia. Des magistrats ayant eu à le croiser dans le tribunal rapportent que l'ancien Premier ministre est apparu extrêmement affaibli par la maladie et son séjour carcéral.
Souffrant de plusieurs maladies, ce dernier a récemment demandé à être soigné dans un centre de santé externe, ce qui lui a été refusé.
A.'c.


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