Algérie

L’affaire du Pasteur Johnson devant le Conseil d’Etat


La justice va-t-elle mettre une croix sur... l’expulsion ? Hugh Johnson, ancien président de l’Eglise protestante d’Algérie, pourrait recouvrer prochainement son droit de cité en Algérie. C’est ce que suggère le sursis dont il a bénéficié, hier, après avoir déposé une demande d’annulation de la décision d’expulsion auprès du Conseil d’Etat. Ce recours en annulation l’autorise, en effet, à attendre que cette institution statue sur sa requête. «Nous avons déposé, aujourd’hui, un recours devant le Conseil d’Etat qui doit convoquer prochainement les deux parties», a déclaré à l’AFP Me Rachid Kerrar, son avocat, qualifiant la mesure qui frappe le pasteur Johnson, de nationalité américaine, de «décision arbitraire». «Après le dépôt de ce recours, le pasteur Johnson ne peut pas être inquiété», explique encore l’avocat mettant ainsi fin à une vague de dénonciations qui a accompagné la décision du ministère d’expulser ce Pasteur accusé de «prosélytisme». Le pasteur Johnson, 74 ans, avait été invité le 25 février à quitter le territoire national «dans un délai de quinze jours» sans que les autorités ne lui expliquent les raisons officiellement. «La décision a été enrobée» dans le cadre d’une mesure administrative, à savoir que le titre de séjour du concerné n’était plus valable. Or, ce Pasteur résidait depuis 45 ans en Algérie où il avait pris sa retraite en 2006. Force est de constater parallèlement que cette décision est tombée en pleine campagne médiatique contre le phénomène des évangélistes, ce qui lui confère un caractère éminemment «préventif». Mais le pasteur Johnson a toujours nié avoir participé à une «quelconque activité d’évangélisation en Algérie». S’en est suivie une campagne de soutien au Pasteur notamment de la part des évêques d’Algérie qui ont réclamé l’annulation de la décision des autorités algériennes et le soutien de la Fédération protestante de France (FPF) qui s’était inquiétée pour sa part de la situation des chrétiens en Algérie et particulièrement de celle des protestants «victimes de campagne de dénigrement», d’après elle, dans un communiqué diffusé il y a quelques jours. Et, contre toute attente, le Pasteur Johnson a trouvé un «avocat» inespéré en la personne du ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, qui lui a publiquement témoigné son soutien. Autant dire que «l’affaire» a toutes les chances d’aboutir à un non-lieu dès lors que le ministre du culte lui-même ne reproche rien au vieux Pasteur. Et ce serait une polémique internationale de moins pour l’Algérie. Amine Makri
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