L'affaire dedétournement de plus de neuf milliards à la poste de Chelghoum Laïd (wilaya deMila) a été encore une fois reportée après un débat houleux au tribunalcriminel de Constantine entre le collectif des avocats et les juges.Pour rappel,cette même affaire a été reportée à deux reprises le 25 juillet et le 15novembre 2006. Six personnes sont poursuivies dans cette affaire dont les faitsse sont produits en 2002 et en 2003. Il s'agit de T.M., 41 ans, B.K., 47 ans,B.M., 48 ans, B.A., 32 ans, A.K., 61 ans, et A.L., 33 ans. Les deux premiersmis en cause sont poursuivis pour détournement de fonds, tandis que les quatreautres sont accusés de complicité dans cette affaire. Pour revenir aux faits,une plainte a été déposée par le coordinateur de wilaya de Mila contre T.M.,receveur principal de la poste de Chelghoum Laïd, et son intérimaire B.K. Illes accuse d'avoir détourné plus de neuf milliards de centimes. L'arrêt derenvoi fait ressortir que T.M., en sortant en congé, n'avait pas remis les clésdu coffre-fort à son intérimaire. Ce dernier a affirmé, hier, à l'audiencen'avoir pas été averti que le receveur sortait en congé et déclara qu'il avaitprolongé de 15 jours ses vacances passées à Jijel, et pris encore un congé demaladie de 10 jours. Le receveur à son retour de congé déclarait à qui voulaitl'entendre qu'il avait remis les clés du coffre-fort à son intérimaire dès sondépart en vacances. Il tiendra les mêmes propos devantl'inspecteur général des postes ainsi que le directeur régional quand cesderniers se rendirent à Chelghoum Laïd pour enquêter sur la disparition desclés du coffre-fort. Le receveur finira par présenter aux deux responsables ledouble des clés disparues. En ouvrant le coffre-fort, l'inspecteur général etle directeur régional des postes ne trouveront qu'un milliard 900 millions decentimes sur les dix milliards de centimes censés s'y trouver. Suite à uncontrôle des comptes effectué par l'inspecteur général des postes, un troufinancier de plus de 9 milliards 238 millions de centimes fut découvert. Devant le juge d'instruction le receveuraurait avoué avoir été l'auteur du détournement. Mais hier à l'audience il niatout en bloc. Le juge lira une des nombreuses lettres envoyées par le principalaccusé au procureur de la République et au président de la cour de Constantine.Dans cette lettre, le receveur affirmait avoir reçu la visite du procureur dela République auquel il demanda les raisons de la non arrestation de A.K. ditLamrabet pourtant impliqué dans cette affaire. Toujours selon les propos dureceveur lus au cours du procès, le procureur de la République avait affirméque Lamrabet est protégé par de hautes personnalités. Lamrabet, interrogé par le juge, affirmaitn'avoir aucune relation avec cette affaire. Il affirmera encore que c'est unemachination qui a été montée contre lui. En outre, il déclara avoir connu lereceveur le jour où ce dernier lui avait ramené à sa zaouïa située à Téleghma sonépouse qui avait des problèmes psychologiques. Enfin, Lamrabet affirmera qu'iln'a jamais été en fuite puisque au moment où il était recherché par la police,il se soignait dans un hôpital en France. « A mon retour, je me suis présentéau procureur général de la cour de Constantine qui m'avait reçu en audiencepour me laisser ensuite partir librement », déclarait Lamrabet. La manière dont le juge menait les débats n'apas semblé plaire au collectif des avocats qui lui ont reproché notamment de nepas respecter la procédure quand il interrogeait les accusés. Le collectif dela défense avait demandé auparavant au juge, après la longue lecture de l'arrêtde renvoi, de faire également la lecture du rapport de l'enquête complémentaireet le PV d'audition de Lamrabet. Rappelons à ce propos que le deuxième reportde l'affaire décidé par le tribunal criminel a été motivé par le fait quel'article 317 du code de procédure pénale nécessite l'audition de ce dernierqui était en fuite. Les avocats haussèrent le ton, le jugeégalement. Et la défense menacera de se retirer. C'est alors qu'ils décidèrentde tenir conciliabule. Mais sans attendre, le juge et ses assesseurs décidèrentà leur tour de se retirer dans l'arrière-salle. Après une demi-heure, le jugefera son apparition. Et devant l'absence des avocats, il décidera du report duprocès jusqu'à la fin de la session criminelle.
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Posté Le : 27/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : S Benabdelkader
Source : www.lequotidien-oran.com