La condamnation de marins tunisiens pour entrée illégale sur le
territoire national et vol de corail, connaît des développements inattendus
après la tentative de proches des marins tunisiens de s'en prendre aux bateaux
de pêche algériens se trouvant en réparation au chantier naval de Tabarka. C'est
le président de l'Association nationale des marins pêcheurs, relevant de l'UGCA, M. Hocine Bellout qui vient
de tirer la sonnette d'alarme pour attirer l'attention sur les risques de
dérapage de la situation.
L'affaire a commencé à la suite de l'interpellation par les gardes-côtes
de 6 marins tunisiens à bord d'une embarcation de 9 m dans la zone maritime frontalière,
au large d'Oum Theboul. Ils
avaient en leur possession 750
g de corail et du matériel de pillage du corail dont une
« croix de Saint André », un matériel de fabrication artisanale destiné à
racler les récifs coralliens par les pilleurs qui ne récupèrent qu'une partie
du corail arraché à l'aide de filets, le reste qui constitue la plus grande
partie se perdant dans les fonds marins. Une dévastation à grande échelle que
l'Etat a voulu combattre en interdisant, à partir de l'année 2001, la pêche du
corail, donnant ainsi une période de répit pour permettre une régénération de
la ressource. Cette mesure n'a pas dissuadé pour autant certains marins de
poursuivre leur sale besogne comme en témoignent les nombreuses saisies de
corail effectuées par les services de sécurité et dont le poids a atteint plus
de 10 tonnes, de 2001 à ce jour, un chiffre qu'il faut multiplier par quatre
affirme M. Bellout, considérant d'autres quantités
qui ont pu échapper à la vigilance des services de sécurité. C'est pour cette
raison que dans les efforts de protection des récifs coralliens qui s'étendent
des côtes d'El Kala jusqu'à Skikda, des trafiquants
sont interpellés cycliquement et présenté devant les juridictions algériennes, comme
c'est le cas des marins tunisiens. Pourtant cela n'a pas été du goût des
familles des accusés originaires de Tabarka. Celles-ci ont ameuté les autres
marins et des proches pour engager des mesures de rétorsion et faire pression
sur les autorités algériennes afin de libérer les marins arrêtés. C'est dans ce
sens qu'ils se sont rendus au chantier naval de Tabarka où se trouvaient au
total 6 bateaux de pêche (3 chalutiers de Annaba et 2 d'El Kala)
qui étaient en réparation dans le but de les incendier. Fort heureusement leur
tentative sera mise en échec par les services du port de Tabarka qui ont réussi
à repousser les assaillants. La tension ne baissera pas pour autant puisque les
marins algériens qui se sont retrouvés pris dans un piège dont ils n'avaient
aucune relation, ont alerté le consul d'Algérie établi dans la ville de Kef. Ce
dernier qui s'est déplacé sur les lieux pour s'enquérir de la situation avant-hier,
a été pris à partie par les contestataires formés de marins et de proches des
marins interpellés, bombardant de pierres les voitures, affirme M. Bellout contacté par des marins se trouvant sur place. La
visite sera donc annulée et le diplomate contraint à quitter les lieux sous
forte escorte policière.
La situation s'envenima de part et d'autre et la réaction des marins
algériens ne s'est pas fait pas attendre puisque ces derniers ont décidé de
couper les vivres aux Tunisiens en leur interdisant tout ravitaillement
notamment en carburant dans les villages frontaliers, en menaçant de durcir le
ton au cas où les bateaux se trouvant au port de Tabarka viendraient à être
touchés.
Pour l'heure, le président des marins pêcheurs lance à ses adhérents un
appel pressant au calme, en laissant aux autorités le soin de régler ce
contentieux.
En fin de journée de mercredi le tribunal d'El Kala
a rendu son verdict dans l'affaire des six marins tunisiens qui furent placés
sous mandat de dépôt pour infraction à la navigation maritime et pêche illicite
de corail. Le procès s'est déroulé en présence du consul de Tunisie établi à
Annaba ainsi que d'autres Tunisiens parmi les proches et parents des marins
inculpés. Verdict : 3 ans de prison ferme pour 3 marins assortis de 82 millions
de centimes d'amende, la saisie de leur embarcation et leur matériel alors que
les 3 autres ont écopé d'un sursis.
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Posté Le : 24/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Boudrouma Et A Ouelaa
Source : www.lequotidien-oran.com